Oran. Le Wali autorise-t-il un massacre de taureaux en public ?

Oran. Le Wali autorise-t-il un massacre de taureaux en public ?

Olé ! Le wali d’Oran, Abdelmalek Boudiaf a annoncé un spectacle de tauromachie “avant fin 2011″ aux arènes, situées à haï Mahieddine (ex Eckmhul) à l’ouest d’Oran.

“Le dossier d’organisation de cette manifestation est ficelé. Il ne reste que les travaux de finition de cette infrastructure en cours de réhabilitation, pour son utilisation”, a déclaré Abdelmalek Boudiaf à l’APS, en marge d’une rencontre de célébration de la journée mondiale du tourisme.

“Il s’agit pour nous de valoriser cet espace culturel et lui redonner vie, notamment à travers l’organisation également de manifestations culturelles et touristiques” (sic!), a ajouté le chef de l’exécutif local.

La tauromachie est un “sport” qui reste très populaire en Espagne, malgré les contestations des associations et autres défenseurs des animaux. Et pour cause : l’animal est lancé dans une arène et est excité par une foule de matadors auxiliaires jusqu’à qu’il perdre son souffle. Rentre ensuite le matador en chef, pour une confrontation en tête à tête: “l’homme face à la puissante bête”.

Pour commencer le matador agite sa cape rouge et “danse” avec le taureau, puis il lui plante entre 4 et 6 lames pointus dans le dos. Saigné à vif l’animal continue de se battre contre des fantômes sous les olé de spectateurs assoiffés de sang. Le matador sort son épée et porte le coup de l’estocade, le coup mortel. La taureau s’effondre enfin et succombant à ses blessures et souffrances. Les spectateurs lancent des fleurs et agitent des mouchoirs pour célébrer le “courage” du matador, lequel coupe l’œil de l’animal et la brandit comme un trophée…de sa vanité.

Est-ce que les arènes d’Oran, édifiées en 1906, et réhabilitées récemment vont-elle ouvrir leur porte à une pratique aussi cruelle ou s’agit-il simplement d’une tauromachie soft, genre de spectacle sans la mise à mort de l’animal ? Le Wali d’Oran ne fournit pas plus d’informations. Il parle de tauromachie, ça veut dire ce que ça veut dire. Les Oranais vont apprécier ce “rapprochement culturel” avec une Espagne qui a pourtant mille une chose formidables à partager avec nous à commencer par toute l’histoire de l’Andalousie ?

Aussi, l’islam est une religion très respectueuse de la vie, en témoigne les restrictions et les codes qui régissent le sacrifice du mouton le jour de l’Aïd El Adha.

S’il faudra réhabiliter les arènes d’Oran, ce bijou d’architecture, le wali ferait bien d’y organiser un spectacle équestre ou de flamenco. Promouvoir la culture de la violence dans un pays qui se remet à peine d’une décennie rouge, risque de raviver ce traumatisme collectif qui hante encore les esprits.

Le peuple algérien mérite mieux que du pain (La facture alimentaire à augmenté de 93 % en 2011) et des jeux.

Le temps des gladiateurs est révolu, César !

Zineb Safi