Le dispositif de controle repose essentiellement sur l’interdiction infligée aux examinateurs sommés de déposer leurs téléphones portables.
C’est à partir de la capitale de l’Ouest que l’on veut stopper définitivement le phénomène de la tricherie aux examens permettant l’accès à des études supérieures: l’université. «Personne ne parlera plus jamais de la tricherie», dira Ahmed, professeur affecté à la surveillance au lycée Lotfi du centre-ville d’Oran.
Le professeur ajoute en affirmant que «toutes les mesures ont été prises en vue de sortir exempt de tous les reproches». Qu’à cela ne tienne!
Dans un passé très récent, El Bahia a été ébranlée par un sérieux problème né des suites de la fraude généralisée qui a abouti à des délivrances de diplômes d’études supérieures à des étudiants n’ayant pas réussi leur examen de passage à l’université.
Par cette évidence, le département de Benghebrit s’est mêlé cette année en mettant en place une pléiade de mesures dans le cadre de la surveillance des examens du baccalauréat. Ce dispositif repose essentiellement sur l’interdiction, jugée «ridicule», infligée aux examinateurs. «Nous somme sommés de déposer nos téléphones portables», a ajouté le même surveillant.
«Cette mesure devrait concerner les candidats au bac et non les professeurs!» s’exclame un autre surveillant affecté au lycée Pasteur. A l’effet de réussir le baccalauréat 2015, le ministère de l’Education a, auparavant, pris une panoplie de décisions, à commencer par l’organisation, récemment, d’une rencontre de sensibilisation regroupant le personnel chargé de la surveillance des examens. La rencontre a été focalisée autour d’un seul sujet: mettre sous stricte surveillance les candidats à la «belle vie» estudiantine.
Ladite réunion a été concluante dans ses recommandations. Les présents ont été unanimes quant à valoriser l’examen du baccalauréat en ne tolérant ne serait-ce qu’une petite duperie pouvant émaner des candidats. S’agit-il d’un prélude à la mise à plat de la tromperie lambda entachant le baccalauréat algérien?
Les interventions faites par les responsables hiérarchiques du secteur, dont des inspecteurs de l’éducation ont été axées sur la nécessité de réussir les épreuves du baccalauréat sans enregistrer un quelconque incident.
Pour ce faire, les candidats vivent au rythme de plusieurs privations, comme celle liée à l’accomplissement de leurs besoins naturels. «Ils nous serrent à fond», a déploré le jeune lycéen Wassim, candidat au baccalauréat.
«Faut-il déposer un certificat médical?» s’est-il demandé tout en ironisant. Scientifiques et littéraires dans la matinée, les candidats, 20 élèves dans chaque classe, ont planché sur le sujet d’arabe sous la surveillance de trois professeurs, plantés comme des cerbères, occupant les coins sensibles de la salle.
«La petite tricherie est synonyme d’un sérieux châtiment allant jusqu’à la décision de renvoi du candidat trompeur», a affirmé un surveillant affecté au lycée Ben Badis.