Oran Le «sasnou» est arrivé

Oran Le «sasnou» est arrivé
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Cette baie sauvage à la couleur rouge écarlate a envahi, ces dernières semaines, les marchés d’Oran.

Connu aussi sous le nom de l’arbouse, ce fruit attire l’attention des consommateurs, qui l’achètent avec un plaisir non dissimulé, en dépit de son prix parfois excessif. Sasnou, ce fruit succulent, tendre, exquis, rafraîchissant et charnel quand il est à point, est également connu chez les Oranais sous la dénomination de «l’invité des marchés». Car, c’est un fruit qui ne reste pas longtemps sur les étals et qui a une durée de consommation très limitée. Ce fruit au goût délicieux et aux vertus sanitaires avérées, se développe dans les zones proches des montagnes et des forêts. Ces dernières années, il est en compétition avec d’autres fruits, même les plus exotiques, tant en termes de disponibilité que de rapport qualité-prix. C’est à la fin de l’automne et au début de l’hiver, que ce fruit fait son apparition sur le marché.

Ressemblant à la fraise, il est proposé dans tous les quartiers d’Oran et sur les marchés des Aurès (centre-ville) ou encore à M’dina Jdida, le cœur battant d’El-Bahia.

Devant l’engouement des consommateurs pour le sasnou, ce fruit est devenu, ces dernières années, une source de revenus pour un grand nombre de jeunes. Ces derniers partent en direction des zones montagneuses limitrophes d’Oran pour le cueillir et le proposer ensuite à la vente.

LG Algérie

Par le passé, la vente de ce fruit se limitait aux abords des routes traversant Boutlelis ou les communes de la wilaya d’Aïn Témouchent, comme El-Amria, Hassi El-Ghella ou El-Mallah. Les automobilistes s’arrêtaient très souvent pour s’approvisionner en produits maraîchers provenant des vergers et le sasnou fait inévitablement partie des emplettes.

Depuis, ce fruit a fait son entrée sur les marchés et son prix n’a cessé de grimper. Aujourd’hui, il faudrait débourser en moyenne 200 dinars pour une quantité ne dépassant pas les 250 grammes. «Avant, cette même quantité était cédée à moins de 20 dinars», déplore, à cet égard, un «accro» de ce fruit.

Les connaisseurs expliquent cette cherté par la durée très courte de la disponibilité de ce fruit. «Un mois au grand maximum», explique un vendeur ambulant de ce produit.

Sasnou est également un fruit très périssable. «Il ne peut pas être conservé plus d’une semaine après sa cueillette, à un stade de maturité avancée», indique Djamel Eddine, commerçant au marché hebdomadaire qui se tient chaque mercredi à Hai Othmaniya (ex-Maraval), qui vend ce fruit bien emballé dans de petits sacs en cellophane.

Cette année, l’abondance de sasnou s’explique par les fortes pluies qui se sont abattues sur la région de l’ouest du pays ainsi que par le climat approprié pour sa croissance, explique un fellah de la commune de Boutlélis, région considérée comme un véritable réservoir de ce fruit.

Dans ce contexte, Hussein, un fellah ayant une grande expérience dans la cueillette du sasnou, estime qu’il est nécessaire de réhabiliter l’arbre qui donne ce fruit et d’en faire un plant essentiel comme il en est pour les autres arbres fruitiers, à travers les programmes du renouveau rural. Ces arbres sauvages ont une capacité de croissance dans les zones de montagne et d’adaptation au climat de la Méditerranée.

Dans le domaine de la phytothérapie, le sasnou est utilisé dans le traitement de certaines maladies virales qui prolifèrent en hiver, en raison de sa riche composition en vitamine C. Ses feuilles sont vendues par certains herboristes qui l’utilisent comme remède contre les maladies inflammatoires des articulations et du dos, les maladies des voies urinaires et des artères et dans les diarrhées.

R. L.