Oran, Le ras-le-bol des habitants du haï Meddah

Oran, Le ras-le-bol des habitants du haï Meddah

Les 400 familles en attente de régularisation du foncier pointent du doigt la lenteur inexplicable et injustifiée, à leurs yeux, des services de la daïra d’Es-Senia, accusés de blocage.

De manière cyclique, des habitants d’Oran ont recours à la protesta de rue pour se faire entendre et réclamer souvent ou des logements ou une régularisation de leur situation. Il en est ainsi des habitants du haï Meddah, à proximité de l’EHU du 1er-Novembre, qui ont, pour la énième fois, manifesté ce lundi en occupant la chaussée. Pour la quarantaine de personnes, dont beaucoup de femmes, qui participaient à cette action, il s’agit d’exiger la régularisation du foncier de ce quartier issu de l’autoconstruction. Une situation qui perdure depuis 2013 en dépit des lettres et instructions émanant de la wilaya et de l’ensemble des services concernés. Rattachées administrativement à l’APC de Sidi Chahmi, et donc à la daïra d’Es-Senia, les 400 familles en attente de régularisation pointent du doigt la lenteur inexplicable et injustifiée, à leurs yeux, des services de la daïra d’Es-Senia, accusés de blocage.

Les habitants affirment avoir effectué toutes les démarches pour les permis de lotir et déposé les dossiers depuis plusieurs années sans rien voir venir. Ces derniers mois, leur patience a été bousculée depuis le lancement de chantiers de logements promotionnels et de structures de santé spécialisées ceinturant leur quartier. En plus des nuisances provoquées par les travaux, haï Meddah en est encore à attendre la concrétisation de l’aménagement du site qui devrait se faire, selon le représentant du quartier. Ce dernier nous explique que le raccordement au réseau d’AEP devait être finalisé ainsi que les travaux d’assainissement, et d’évoquer les dispositions de la loi 08/15, prévoyant un accusé de réception du dossier de régularisation suivi par le constat sur site effectué par un agent. Or rien de tout cela n’a été fait. Certains sont convaincus que ces lenteurs administratives auront pour conséquence de les déclarer comme des “indus-occupants et leurs constructions illicites”. Une expulsion pourra alors se faire avec à la clé la récupération du terrain à haute valeur foncière. D’ailleurs, certains habitants de ce quartier ont été expropriés de leurs terres agricoles il y a un an, et des centaines d’arbres fruitiers plantés dans le cadre du PNDA ont été arrachés pour laisser place au béton. Jusqu’à ce jour, les paysans affirment n’avoir toujours pas été indemnisés. Après leur terre, ils s’attendent à ce que ce soit leurs maisons qui leur soient retirées.