«Les infractions liées au non-respect des prix des produits subventionnés et codifiés par l’Etat relevaient d’un détournement de deniers publics», a affirmé Tebboune.
Scandaleux est le constat relevé de visu hier, à l’occasion de la virée diurne effectuée expressément par L’Expression dans le marché de la rue des Aurès, ex-la Bastille. Le but est de relever le niveau de la mise en application des mesures annoncées par le ministère du Commerce représenté localement par la direction régionale du commerce. Ahurissante a été la conclusion déduite. Le sachet de lait est proposé contre le prix de 50 dinars alors que son prix initial ne dépasse pas 25 dinars.
Idem pour le pain dont le prix est fixé à 30 DA la baguette alors qu’il est codifié à 10 DA après avoir été de 8,50 DA. Le peu de commerçants, ayant opté pour l’ouverture des portes de leurs commerces se sont transformés en charognards en revoyant à la hausse les prix des produits lambda dont les denrées alimentaires tant demandées, comme le pain et le lait.
«Ils ne se sont aucunement souciés en agissant de telle sorte sachant à l’avance que les inspecteurs contrôleurs du ministère du Commerce constituent le maillon faible d’un chaîne difficile à reconstituer», ironise une Oranaise expliquant que «ils (agents-contrôleurs)» se sont repliés dans leur «bivouac familial en se mettant à l’abri des coups d’insolation tout en célébrant eux aussi la fête religieuse de l’Aïd el Fitr». «Aucune trace d’eux (inspecteurs-contrôleurs) n’est perceptible sur le terrain», dira un client en quête du pain au prix raisonnable, 10 dinars la baguette.
Là est toute la problématique qui est posée. Dénicher un sachet du lait ou un pain relève du parcours du combattant, notamment durant les cinq jours qui suivent la célébration de la fête religieuse de l’Aïd, d’où la hausse des prix. Or, la réglementation est claire et explicite, toute augmentation est à la fois interdite et sévèrement réprimée. «Des boulangers ont véritablement mis les consommateurs dans le pétrin en boudant la permanence», dira un commerçant ajoutant que «ceux-là (consommateurs) sont impitoyablement achevés par les commerçants de produits laitiers».
Mais à qui se plaindre, notamment durant ces deux journées de l’Aïd? «Notre organisation ne défend pas de tels commerçants dont la responsabilité est avérée», a expliqué le président de l’Association nationale des commerçants algériens, El Hadj Tahar Boulenouar ajoutant que «les associations de protection des consommateurs doivent se saisir d’une telle affaire». Ira-t-on jusqu’à ouvrir une petite information sur une telle affaire qui est pour le moins pourrait-on dire, scandaleuse?