Le pôle pénal spécialisé d’Oran traitera le 30 avril une affaire peu ordinaire. Cette dernière porte le sceau d’un détournement perpétré aux dépens de la caisse principale du port d’Oran. Dans le lot, trois officiers de douane, dont deux femmes caissières, sont poursuivis pour association de malfaiteurs, exonération et franchise illégale, réception de présents, abus d’autorité, faux et usage de faux, atteinte aux systèmes du traitement automatisé des données, coalition de fonctionnaires, complicité et dilapidation de deniers publics.
Les deux prévenues ont été placées sous mandat de dépôt tandis que le troisième a été mis sous contrôle judiciaire en attendant leur jugement.
L’affaire n’est pas un simple point de vue et ce, dans une enquête qui a été enclenchée par les services de la Gendarmerie nationale. Un important réseau de fraudeurs causant d’énormes préjudices à la caisse de douane du port d’Oran, a été démantelé. Au départ, ce sont 29 personnes dont quatre femmes officiers de douane, 24 transitaires et déclarants en douane et un importateur ont été présentées près le pôle judiciaire spécialisé.
L’affaire a été déclenchée par les éléments de la section de recherche suite à une plainte déposée contre des officiers de douane et certains transitaires, par le receveur principal des douanes du port d’Oran qui a constaté, lors de la comptabilité annuelle de 2011 un trou de caisse évalué à près de 119 millions de dinars. Les investigations entreprises par les gendarmes ont conduit à la saisie de sept titres falsifiés de versement de taxes douanières et la découverte d’enregistrement dupliqué de titres d’acquittement des droits douaniers sur la base de données informatisées, avec de faux renseignements.
Aussi, il a été constaté au cours de l’enquête que la somme de 46 millions de dinars n’a pas été versée à la Recette des douanes par les transitaires et l’importateur et la somme de 13 millions de dinars a été détournée. Parmi les inculpés, trois personnes dont deux officiers de douane ont été écrouées, 14 personnes dont une douanière placées sous contrôle judicaire et les 12 autres ont été mises en liberté provisoire. Au cours de l’enquête, six agences de transit ont été gelées.
Ces dernières traitaient toutes les importations des commerçants monopolisant l’importation du sucre, bananes et rond à béton. Aux dernières informations difficiles à vérifier, le préjudice provoqué à la douane serait d’un montant de 60 milliards de centimes. Cette perte aurait été arrêtée par une commission d’expertise qui aurait été dépêchée par la direction générale des douanes.
La commission d’expertise aurait basé ses investigations sur le nombre de 150 chargements effectués en 2010 à bord de gros bateaux sans laisser la moindre trace dans la comptabilité de la Recette du port. Ces bateaux auraient été chargés de produits importés comme les bananes, le sucre et le rond à béton.