L’unique solution salutaire reste l’extirpation, à partir des racines, des arbres atteints et les brûler.
Rien ne va plus dans la santé agricole. Plusieurs dizaines de champs d’oliviers sont sérieusement ravagés par la maladie bactérienne appelée dans le jargon agricole, la tuberculose de l’olivier ou encore la gale. Cette dernière a touché pas moins de 61% des champs d’oliviers dans les deux wilayas connues pour être le bastion de la production oléicole, en l’occurrence, Oran et Aïn Témouchent. Une telle évidence a été confirmée par une enquête qui a été effectuée, durant la saison agricole écoulée, par la station régionale de la protection végétale de Misserghine rattachée administrativement aux services agricoles de la wilaya d’Oran.
Les conclusions de ladite enquête inquiètent au plus haut niveau, étant donné que la maladie a touché 16% des oliviers de la wilaya d’Oran et 45% de ceux de Aïn Témouchent. Aussi, la même investigation a révélé que la tuberculose a touché l’ensemble des champs d’oliviers de 22 communes dont, entre autres, Misserghine, Boutlélis et Es Senia dans la wilaya d’Oran, El Amria, Targa, Chaâbat Lham, Aghlal et Hassi El Ghella dans la wilaya de Aïn Temouchent. La maladie néfaste, aussi bien sur le plan de la production, que pour la croissance des oliviers, en particulier ceux récemment plantés, apparaît sous forme de tumeur au niveau du tronc, des branches et des feuilles. L’unique solution reste l’extirpation, à partir des racines, des arbres atteints, les brûler et éviter ainsi la propagation de la maladie vers d’autres oliveraies non encore touchées. Il est préconisé également de passer au stérilisateur les outils après chaque opération de taille. Comme première mesure de prévention adoptée, la station régionale vient de lancer une vaste campagne de sensibilisation auprès des paysans de la région qui activent dans la filière, de se procurer des arbres sains acquis auprès des pépinières dont les produits ont été soumis à un contrôle ou de présenter des échantillons à la station pour des tests gratuits en cas de doute. Cette maladie frappe au moment où les services agricoles locaux, soutenus par le ministère de tutelle, misent gros sur la généralisation de l’oléiculture dans la région ouest du pays.
Cette stratégie, qui se poursuit, a bien été mise en oeuvre depuis plusieurs années et ce, à la faveur des différents dispositifs de soutien à l’agriculture et l´existence de grandes superficies de terres privées qui conviennent à la plantation agricole. Dans le cadre du quinquennat 2010-2014, les services agricoles d’Oran prévoient un programme de plantation de 15.000 hectares d´oliviers. Ainsi donc, la superficie totale qui sera plantée en oliviers passera à quelque 21.332 ha, équivalent au quart de la superficie agricole utile de la wilaya. L’oléiculture, qui était de 372 ha en 2000 dans la wilaya d’Oran occupe aujourd’hui 6880 ha (avec un inventaire de 1.025.000 de plants d’oliviers dont 52.200 en production), soit 56,22% de la superficie arboricole. La wilaya dispose d’importantes potentialités qui encouragent la concrétisation du programme quinquennal, à savoir la disponibilité de superficies importantes susceptibles d’être plantées en oliviers dont une bonne partie dans la plaine de M’lata située dans la localité d’Oued Tlélat. Ces terres seront irriguées dans les années à venir à partir des eaux usées épurées de la station d’épuration d’El Kerma. En 2011, la wilaya d’Oran, qui a misé sur la production de 46.000 quintaux d’olives, a réalisé une recette record estimée à quelque 50.000 quintaux. Ce chiffre a largement dépassé l´objectif du contrat de performance fixé.