L’offre, qui est à la fois importante et abondante, n’a aucune incidence et encore moins sur les prix devant baisser.
Le poisson toutes espèces confondues avec n’est plus accessible au moins offrant, pas moins chez les ménages aux faibles rentes ni encore moins aux petits salariés de la classe moyenne. Son prix dépasse le seuil de l’entendement. A titre d’exemple, la sardine, ce poisson des faibles bourses, est cédée au prix avoisinant celui des viandes rouges et dépassant de peu celui de la volaille, le poulet très précisément.
Les poissonniers établis au marché référentiel de la Bastille n’ont pas eu froid aux yeux en cotant ces derniers jours la sardine au tarif fort de 700 dinars le kilo alors que son prix n’a pas dépassé 300 kg au début de la semaine. Les mêmes prix sont de visu perceptibles un peu partout dans le reste des marchés de la ville d’Oran comme El Hamri. Idem pour les commerçants ambulants sillonnant les rues et les ruelles des quartiers de Sidi El Houari, Plateau, Gambetta, Maraval, l’Usto, Eckmühl, Cité Petit, etc.
Le marché local est en déséquilibre total. Aucune loi commerciale n’arrive à le régir. Car ces vendeurs ne cèdent pas d’un iota dans les prix qu’ils appliquent à leur gré depuis les trois derniers jours en proposant des quantités importantes de sardine tout en haussant son tarif de plusieurs crans sans pour autant prendre en compte la loi de l’offre et de la demande.

C’est dire que l’offre, qui est à la fois importante et abondante, n’a aucune incidence ni encore moins sur les prix devant baisser malgré l’approvisionnement assuré en grandes quantités par les trois ports de pêche d’Oran, Arzew, Kristel et le port d’Oran-ville.
Bien au contraire, les prix ont sensiblement et délibérément augmenté malgré la faible demande et la pleine saison marquant la richesse de la récolte. Aucun des pécheurs ne rentre bredouille et encore moins avec les cageots vides en explorant les fonds de la mer Méditerranée lors de leurs sorties nocturnes. «Nous avons toujours un produit à proposer, essentiellement la sardine en quantité, en accostant chaque matin nos chalutiers au port de pêche d’Oran», dira un pêcheur.
A qui revient donc la faute dans cette supercherie qui n’est pas prés de prendre du recul?
Les petits vendeurs se disent ballottés entre les excès lambda et les foudres expédiées par les pécheurs proposant leurs produits à des prix non négociables.
Plusieurs de ces derniers, se disculpant, réfutent une telle responsabilité qui leur a été imputée tout en l’imputant à des courtiers, les qualifiant de «harceleurs» des pêcheurs dès leur arrivée le matin dans le port de pêche.
«Initialement, le prix de la sardine ne dépassera aucunement 250 à 300 DA/kg», dira un pêcheur qui met en cause ces courtiers et partisans des hausses tous azimuts en se bousculant très tôt le matin chaque jour, attendant l’arrivée des petits bateaux de pêche pour se tailler toute la «récolte» à des prix qu’ils décident avant de la revendre à des tiers commerçants aux prix qu’ils arrêtent eux-mêmes tout en décidant sur place des marges bénéficiaires importantes qu’ils engrangent sur les lieux. A qui se plaindre donc?
Plusieurs de ces pêcheurs, lassés d’être pointés du doigt, indiquent qu’«une telle responsabilité est imputable aux responsables locaux en charge du secteur de la pêche qui n’arrivent plus à mettre de l’ordre dans un secteur gangrené par tous les coups orchestrés par des courtiers assénant des coups durs aussi bien aux pêcheurs bravant à longueur de la nuit les dangers de la mer qu’aux petits poissonniers essuyant eux aussi les foudres des consommateurs qui ne cessent de crier à l’arnaque.
Commercialement parlant, aucune institution n’est en droit de s’immiscer dans la question des prix.
Dans toute cette chaîne, une seule victime est à déplorer, le consommateur se trouvant dans la plupart des temps obligé de se rabattre sur les produits surgelés cotés à des prix plus ou moins accessibles. La consommation annuelle du poisson en Algérie est au plus bas niveau, comparativement au reste des pays du monde, entre autres l’Espagne et le Japon.
Le Japonais consomme une moyenne de 90 kg/an de poisson tandis que l’Espagnol en mange pas moins de 70 kg/an, alors que la consommation algérienne, qui est dérisoire, ne dépasse pas 7 à 8 kg/an.