ORAN : La pêche interdite pendant trois mois

ORAN : La pêche interdite pendant trois mois

Le ministère s’est retrouvé dans l’obligation de ressortir le dossier des fermes aquacoles.

Enfin, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques vient, par le truchement de son représentant local, la direction de la pêche de la wilaya d’Oran de décider de l’interdiction de la pêche pendant une période de trois mois. Elle sera reprise dès le mois d’août, lorsque le poisson se retrouve avec une longueur de 11 cm. Cette mesure qui a été notifiée à l’ensemble des pêcheurs d’Oran, porte dans ses dimensions la protection de la faune marine pendant la période de son accouplement.

L’interdiction prendra effet à partir du 1er mai jusqu’à la fin du mois de juillet de l’année en cours. Tout contrevenant de cette interdiction risque, outre des amendes, des poursuites judiciaires pouvant aboutir jusqu’à l’emprisonnement et la saisie des outils de pêche.

Le secteur vit ces dernières années au rythme effréné de plusieurs mutations annoncées par le ministère de tutelle. Mais, il n’arrive toujours pas à relever la tête, l’histoire a commencé par un manque flagrant de poissons sur les étals avant de finir par sa stagnation par les prix exorbitants proposés aux ménages. Contraint de solutionner rapidement le cas, le ministère s’est retrouvé dans l’extrême obligation de ressortir le dossier des fermes aquacoles sur lesquelles il mise pour redorer le blason. Parmi ces projets, figure la «Delphine pêche», de Cap Blanc, localité rattachée administrativement à la commune de Aïn El Kerma dans la daïra de Boutlélis.

Le projet vient de connaître un nouveau départ après un arrêt des travaux de plusieurs années. Inscrit dans le cadre du programme de relance économique 2001-2004 et gelé depuis plusieurs années, le projet de réalisation d’une ferme aquacole à Cap Blanc, dans la commune de Aïn El Kerma, sera finalement relancé. En dépit de la réalisation des parties bâties et l’acquisition depuis 2003 des équipements, le projet, estimé à 700 millions de DA, n’a pas encore été concrétisé faute de moyens financiers. Les raisons sont multiples et variées.

La Banque algérienne de développement rural (Badr), qui est l’unique signataire d’une convention avec le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, aurait refusé d’accorder un crédit supplémentaire au promoteur avant que le problème ne soit pris en charge.

Pourtant, le chantier qui comprend une ferme piscicole à Cap Blanc, est concrétisé à un taux de 90%. Comme il est composé de bassins d’éclosion et d’élevage des alevins, ainsi que des structures annexes nécessaires à l’activité de la ferme. «Il est considéré comme l’un des plus importants projets de la wilaya d’Oran pour la réalisation d’une écloserie de 18 millions d’alevins, avec une prévision de 1000 tonnes de loups de mer et daurades», mise t-on. Le projet n’est pas un simple point de vue, compte tenu de son impact sur plusieurs domaines dont la résorption du chômage.

La ferme aquacole de Cap Blanc qui a bénéficié de 2,6 ha de terre et 18 autres en mer, permettra la création de 509 postes d’emploi permanents et de 200 autres temporaires pour la main-d’oeuvre locale. Dans le même contexte, un projet de ferme aquacole sera lancé à Kristel. Ce projet porte sur l’élevage de loups de mer et de daurades dans cette localité située dans la commune de Gdyel.

La production annuelle de la future ferme, baptisée au nom de Aquamar, oscillera entre 350 et 600 tonnes. Le projet, qui revient de quelque 543 millions de dinars, prévoit la création de 35 emplois directs et d’environ 100 postes indirects. Il sera implanté sur une surface de 5 hectares en mer et de 3 hectares en terre ferme. Il comprend la création d’une unité de conditionnement et de traitement du poisson. Ce n’est pas tout.

Les services locaux en charge de la pêche prévoient un troisième projet d’élevage de loups de mer et daurades. Celui qui porte l’appellation de Aquaparc pêche est en autofinancement. Il sera réalisé à la Madrague dans la commune de Aïn El-Turck. Il aura une production de 650 tonnes par an. En attendant, le poisson du pauvre, la sardine, coûte 500 DA/kg dans le marché référentiel de la Bastille.