Peu de personnes ici même à Oran savent que leur ville est la plus fortifiée du bassin méditerranéen avec ses 12 forts, ses murailles, ses guérites.
Depuis que la ville d’Oran a été désignée pour abriter les Jeux méditerranéens de 2021, beaucoup de choses ont été dites et écrites autour de cet important événement qui, insiste-t-on, devrait rejaillir sur la ville. C’est en l’état le message que les autorités locales ne cessent d’asséner à chaque occasion, comme pour convaincre l’opinion. Pourtant, en ce mois du patrimoine, des voix s’élèvent discrètement pour dire combien les JM 2021 ne pourraient être une réussite si les autorités locales persistent “à oublier et délaisser” la richesse des sites et monuments historiques de la ville d’Oran. Le seul souci, jusqu’ici, sont les installations sportives nouvelles et anciennes, en cours de réalisation ou de rénovation, les aménagements urbains, y compris les projets immobiliers directement rattachés à l’organisation de ces jeux. Or le volet touristique ne peut être déconnecté d’une telle manifestation sportive internationale, et tourisme ne veut pas dire hôtel et plages uniquement. “Les JM de 2021 c’est aussi la richesse inestimable de la ville d’Oran, de son patrimoine et de son histoire longue de 100 000 ans”, disait récemment un membre de l’OGEBC à l’ouverture du mois du patrimoine.
Quel programme sera offert aux touristes venant assister aux compétitions ? Une virée à Santa Cruz, dans la vieille ville en ruine, repoussante de saletés… Ils pourront découvrir avec stupeur des sites et monuments remontant à l’époque romaine, ottomane, espagnole livrés aux pillages, laissés à l’abandon, sans protection, ni répertoriés ni entretenus. Bien peu de personnes ici même à Oran savent que leur ville est la plus fortifiée du bassin méditerranéen avec ses 12 forts, ses murailles, ses guérites. Les douves oubliées sillonnant tout le sous-sol de la ville d’Oran, aussi oubliées, abandonnées, voire même obstruées. Et que dire des trois portes, celle de Tlemcen, de Canastel ou encore celle du Centaure, taguées, délabrées ? Massinissa, le représentant de l’OGEBC, déplore depuis des années cette situation et d’évoquer pour nous les petites actions pour tenter de sauver “les meubles”. Parmi elles, le travail en cours pour le classement national du “système défensif de la ville d’Oran”, étape indispensable avant le classement à l’échelle internationale. 2021 est déjà là, et on risque d’assister à l’une des catastrophes les plus mémorables dans l’histoire des Jeux méditerranéens.