Oran indifférente à la condamnation de Cheb Mami

Oran indifférente à la condamnation de Cheb Mami

Entre indifférence, curiosité et un soupçon d’agacement, la rue oranaise a appris la nouvelle de la condamnation de celui qui fut un temps le prince du raï.

Mami, en prenant cinq ans, aura finalement, du coup, clos un dossier qui a fait les choux gras de la presse nationale et hexagonale, et fait réagir diversement les avis de ses milliers de fans oranais.

Pour ses amis proches et son entourage, la sentence a de quoi faire mal mais, dans l’ensemble, elle est accueillie presque avec soulagement vu la gravité des faits qui lui étaient reprochés.

« Quand j’ai discuté personnellement avec lui, on a convenu que trois ans de prison étaient toujours bons à prendre », avouera l’un de ses amis intimes.

Commentant la sentence de la justice, il dira s’être attendu à une telle peine, surtout en France, « ça aurait pu être pire », mais regrettera l’entourage de Cheb Mami qui, selon lui, n’était pas toujours source de bons conseils.

« Au fond, ce n’est pas un garçon méchant mais ce qu’il a fait est grave et il a pris à la légère cette affaire qu’il a traitée à l’algérienne, croyant que tout se règle facilement », ajoutera-t-il.

Pour Azri Ghaouti, le directeur du Théâtre régional d’Oran, le procès et la condamnation relèvent de la justice. « C’est un problème de justice qui n’est même pas celle de mon pays », expliquera-t-il.

Il regrettera pourtant que des millions de mélomanes soient privés d’une voix inégalable. Quant à savoir si Mami avait raison de se rendre en France, il dira qu’il devait régler son problème en tant que citoyen français puisqu’il a la double nationalité mais, « ça nous fait mal en tant qu’Algériens », insistera le directeur du TRO.

Pour Meriem, une fan inconditionnelle du chanteur mais également féministe convaincue, cette condamnation est amère mais juste parce qu’ »on n’a pas le droit de se comporter ainsi avec une femme et, de surcroît, enceinte ».

Pour d’autres, la nouvelle est passée complètement inaperçue si ce n’est les ouvertures des journaux nationaux qui ont « tartiné sur le sujet », comme le soulignera Kader, fonctionnaire, dont le principal souci est de passer de bonnes vacances.

« C’est un non-événement », assène Hichem, un jeune trabendiste pour qui il y a d’autres priorités que de commenter la condamnation de Mami et ce qu’a fait Mami.

Ils sont nombreux dans son cas à peu se soucier d’une information qui ne les concerne que peu, du moment que le chanteur a choisi sa propre voie française.