Oran : Les épiceries et les marchés pris d’assaut

Oran : Les épiceries et les marchés pris d’assaut

À quarante huit heures du mois sacré du Ramadhan, le tohu-bohu s’empare des marchés hebdomadaires, notamment les étals des revendeurs d’épices, qui embaument l’aire de négoce du chef-lieu de wilaya.

Le marché de  Medina  Djeddida  d’Oran ne désemplit pas, ces derniers jours, et une multitude de nouveaux étals ont fait leurs apparitions devant ce grand marché. Des jeunes et moins jeunes proposent des bouquets garnis de persil, coriandre, céleri, menthe et autres sauges aromatiques qui s’invitent à nos souvenirs uniquement pendant le mois sacré. Un commerce plus que lucratif, à voir l’engouement des ménagères auprès de ces étals éphémères. Il faut débourser entre 25 à 50 dinars, selon la grosseur de la botte proposée et des aromates qu’elle contient. Avec un ou deux poireaux entourés de menthe, coriandre et céleri, les bottes coutent 60 dinars. Cependant, les prix paraissent plus qu’abordables pour les chalands qui font la queue pour être servis. Il faut dire qu’il est impensable de sortir du marché sans acheter ces herbes aromatiques. Toutefois, ces herbes ne suffisent pas à agrémenter la chorba de Ramadan car, pour la réussir, les épices sont de rigueur. Pas n’importe quelles épices. Là encore, la mère de famille n’achète pas n’importe quoi. «Le secret de la réussite d’une bonne chorba se trouve dans la quantité d’épices à doser judicieusement pour obtenir cette saveur particulière», affirme Houaria, une quinquagénaire qui détient, selon elle, le dosage particulier à effectuer pour que la chorba soit réussie. Elles sont nombreuses comme Fatima à sentir, humer et toucher les épices proposés sur les étals, et avec ce « flair » particulier, elles peuvent se prononcer sur leur qualité. Car, à l’Ouest du pays, les épices sont de qualités supérieures. Ici au marché de Medina Djedida , ces épices sont frelatés et mélangés avec d’autres substances inodores et insipides. La plupart du temps, d’ailleurs, ces épices que l’on trouve dans les environs ont perdu toutes leurs fraicheurs», indique  Houaria.
Medjadji H.