Pour rejoindre le village d’El Braya il n’y a guère de choix, il faut emprunter l’unique route vers Sidi Chahmi en passant par Hai Bouamama et Chetaibo, au lieu de monter, il faut descendre et encore descendre, par un chemin, certes, carrossable, mais très étroit et truffé de dangereux virages. Les dos d’ânes, l’absence de caniveaux, des matériaux de construction (sable, ferraille, briques et parpaings) déposés de part et d’autre de la chaussée et les différents points de chutes des ordures ménagères, rendant la circulation difficile. Notre accompagnateur regrettera : « le plus gênant, ce sont ces tas de sable, de pierres et de parpaings qui réduisent la chaussée. Certains de ces matériaux sont là depuis des mois, voire des années. Tout cela avec la bénédiction des autorités ». Malheureusement, toute cette négligence défigure la nature, malgré les paysages sublimes et enchanteurs. Avec des comportements pareils, la nature risque d’ici quelques années de perdre toute sa splendeur et son charme. Le véhicule amorce une descente vertigineuse et interminable. Par endroits, la chaussée montre ses limites, elle se rétrécie significativement. Au bout de quelques kilomètres, on arrive enfin à El Braya, il y a foule au village. Les couleurs vives emplissent les espaces. Pour en savoir davantage sur ce village, nous avons cherché à rencontrer les membres du comité du village. Ils étaient chaleureux et accueillants, nous leur avons d’abord demandé la signification du village d’El Braya, le nom de leur village. Un d’entre eux répondra : « ElBraya est en fait un ensemble de trois hameaux à savoir les Ouzaa, Belkheir et Benatia. L’ensemble de ces trois hameaux totalise plus de 4700 habitants. Pour revenir à votre question, nous avons bien entendu effectué des recherches auprès des élus notamment M.Ouzaa Belkheir qui, ce dernier nous a donné trois explications. Pour rentrer dans le vif du sujet des préoccupations des villageois, nous avons questionné le maire en présence des 11 membres élus de cette municipalité à vocation agricole qui lors de cet entretien le maire en question M.Benamar A.E.K qui en toute modestie n’a pas manqué de nous livrer ses impressions sur le manque flagrant d’infrastructure élémentaire de base à l’image de l’insécurité qui règne dans ce village qui est dépourvue d’un poste sécuritaire de proximité de police ainsi que du Darak El watani « Nous avons trois points noirs indispensables notamment l’absence d’une polyclinique ,un stade terrain de foot Ball les jeunes n’ont pas de stade, ils se déplacent dans les communes avoisinantes pour participer aux rencontres et en dernier l’aménagement du cimetière qui est à l’abandon et sur le plan de la formation et de l’éducation, nous avons un manque flagrant d’établissement primaire et du Moyen. Les oiseaux et les animaux sauvages ont presque disparu puisqu’ils s’abreuvent dans la rivière polluée. « Autrefois, les chardonnerets nichaient partout, aujourd’hui ces oiseaux ont simplement été anéantis. Nous n’avons plus que les moineaux. Même nos troupeaux qui se hasardent à boire de cette rivière finissent par tomber malades et mourir. Il est vraiment urgent de généraliser l’assainissement et de prévoir une station d’épuration en vue de filtrer toutes les eaux usées venant de la sebkha et de nos foyers. Concernant les ruelles à l’intérieur des hameaux, elles sont en piteux état. Leur bitumage n’a pas été entrepris, si bien que les habitants pataugent dans la boue à la moindre pluie.
La commune d’El Braya relevant de la daïra de Oued Tlélat n’est pas encore sortie de sa léthargie et pour avoir plus de précision, nous nous sommes déplacés sur le site pour voir et constater de visu tous les différents aspects liés au manque flagrant d’infrastructures de bases élémentaires ainsi que sa confiance en les responsables locaux a tout simplement disparu.
Medjadji H.