Oran-Documents administratifs : Les erreurs minent l’état civil

Oran-Documents administratifs : Les erreurs minent l’état civil

La nouvelle direction de l’état civil d’Oran, située à M’dina Jdida, ne désemplit jamais. Même en cette période de ramadhan, il y a foule devant les nombreux guichets du service et les accès de colère sont légion.

C’est que les choses sont si compliquées que retirer un document d’état civil qui relève presque toujours du parcours du combattant. Enfin, cela est vrai surtout pour ceux qui n’ont pas la chance de disposer d’entrée sûre.

Et comme pour ajouter du vinaigre à cette salade russe, nombreux sont les citoyens qui, en plus d’être confrontés quotidiennement aux tracas des longues files d’attente aux guichets, retirent des documents comportant des erreurs, entre fautes de frappe ou d’écriture dans la transcription des noms et prénoms.

La correction de ces fautes ressemble aux épreuves d’un vrai parcours du combattant. Rencontré aux guichets, un jeune nous dira : «J’ai patiemment attendu pour avoir ma carte d’identité. Mais une fois la pièce retirée, je me suis rendu compte qu’elle comportait une erreur dans la transcription de mon nom de famille».

Parfois, on retrouve des erreurs même sur les documents rectifiés. De tels cas ne sont pas rares dans les différents guichets de la daïra d’Oran et résument à peu près tout le calvaire subi par les citoyens. Malgré toutes les mesures prises par les services concernés, plus de 1.000 demandes de modification des actes de l’état civil sont enregistrées chaque mois par les tribunaux de la wilaya d’Oran et une trentaine de demandes de jugement est déposée quotidiennement au niveau des tribunaux spécialisés.

Pour l’exemple, le nouveau tribunal de la cité Djamel est submergé par le nombre puisque selon, le responsable du service de rectification, on a enregistré, au premier semestre 2011, quelque 7.000 demandes de jugement pour rectification d’erreur. Les actes de naissance et de mariage viennent en tête des demandes. Selon, toujours, ce même responsable, plus de 5.000 jugements ont été délivrés durant cette période.

Selon les déclarations de chefs de service d’état civil que nous avons approchés, à travers les communes de la daïra, ces problèmes auraient pour origine le recrutement du personnel non qualifié car, selon eux, près de 80% des employés de l’état civil sont recrutés dans le cadre du filet social ou de l’emploi des jeunes. Ne disposant ni de diplômes ni de qualifications, ces jeunes, pressés de surcroît par la forte demande et le stress, commettent des fautes que le citoyen doit payer de sa personne et de son temps.

A noter que, selon des informations recueillies à la mairie d’Oran, près de 1.500.000 imprimés d’acte de naissance ont été «consommés» par les services de l’état civil de la commune en 2010. A noter, cependant, que depuis l’ouverture du service de Mdina Jdida, beaucoup d’améliorations ont été apportées à l’état civil, notamment la délivrance de l’acte de naissance 12 S.

Amar Abbas