ORAN :Djaballah hué et insulté par les vendeurs du boulevard Zabana

ORAN :Djaballah hué et insulté par les vendeurs du boulevard Zabana
oran-djaballah-hue-et-insulte-par-les-vendeurs-du-boulevard-zabana.jpg

Hier matin, le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, était à la tête d’une vingtaine de ses militants, à prendre part à une marche qui l’a mené de la place Roux (ville nouvelle) jusqu’à la salle Es-Saâda (centre-ville d’Oran) où il a animé un meeting. Une marche qui se voulait de proximité mais qui s’est avérée silencieuse.

Un silence rompu brutalement par des huées nourries (on se serait cru dans un stade) lorsque les marcheurs du FJD ont atteint le boulevard Zabana où se situe le musée d’Oran et où se regroupent chaque jour des vendeurs de portables, d’oiseaux… Les cris de ces jeunes vendeurs se sont vite entremêlés avec des insultes à Cheikh Djaballah qui s’est contenté de regarder droit devant lui, observant un silence qui en disait long sur ce malaise créé par «cet accueil inattendu». Son obédience islamiste ne lui a pas épargné la colère et le rejet de ces dizaines de jeunes qui n’avaient qu’une solution, qu’il quitte «leur territoire, leur unique gagne-pain». Seul l’important dispositif sécuritaire, qui encadrait le président du FJD et ses militants, a évité que les choses ne dégénèrent. Des jeunes visiblement écœurés par tout ce qui se rapporte aux élections et aux politiciens. L’on pouvait entendre des cris de : «nta chkoune baâda ?» (Déjà toi qui es-tu ?), «la pomme de terre est chère et vous venez nous parler d’élections, foutez le camp d’ici», «gaâ kedabine» (tous des menteurs)… Par la suite, d’autres termes plus vulgaires ont été proférés, faisant fuir des femmes parmi les curieux. Arrivés à la salle Es-Saâda aux environs de midi, la parole a été donnée à la tête de liste de ce parti, qui dira au sujet de la marche huée, «nous sommes le seul parti à avoir osé marcher et en plus à la ville nouvelle ! Certains nous ont applaudis, mais d’autres nous ont insultés, et ils ont raison car on leur a trop répété que tous les politiciens et autres dirigeants sont des voleurs !». Prenant la parole, Abdallah Djaballah n’évoquera pas cet incident et se contentera de défendre le programme que présente son parti après une étude approfondie menée par des experts, dira-t-il. Tout en promettant à ses militants un pays de droit et d’équité, il demande à l’assistance «Qui vous a appauvris ?», et les présents de dire «Bouteflika», d’autres répondront : «Le pouvoir». Le président du FJD préféra reprendre cette dernière réponse «oui, c’est le pouvoir en place qui vous a appauvris et qui vous prive de vos droits, nous au FJD nous vous assurons la justice dans tous les domaines, alors votez pour nous».

Amel Bentolba