Malgré les reconduites aux frontières, le nombre des Subsahariens à Oran n’a cessé d’augmenter. Ces derniers vivent de mendicité et d’expédients quand ils ne constituent pas une main-d’œuvre bon marché pour un grand nombre d’entreprises de construction.
L’idée de permettre à certains de bénéficier d’autorisations spéciales pour travailler a été évoquée par les pouvoirs publics, mais aucune loi n’est venue la concrétiser.
Ces derniers jours, une entreprise publique locale, chargée de la réhabilitation de l’éclairage au niveau du CW33, a recruté une dizaine de Subsahariens affectés à son chantier d’El-Barki.
Ces ouvriers ont travaillé durant une journée avant de disparaître le lendemain, ce qui a poussé certains observateurs à conclure que le recrutement de cette main-d’œuvre s’est effectué en totale contradiction avec les textes en vigueur en matière de travail des étrangers. Un inspecteur du travail que nous avons rencontré n’a pas manqué de rappeler que la loi est très claire dans ce sens, puisque ne peuvent postuler à un recrutement que les étrangers légalement installés en Algérie.

Or, pour le cas des Subsahariens qui ont envahi ces derniers mois Oran, un grand nombre est de nationalité malienne, rentré en Algérie pour fuir la guerre dans leur pays. «C’est un asile humanitaire qui leur est accordé et qui ne leur ouvre pas droit à un permis de séjour légal en Algérie. Théoriquement, ils sont confinés dans des camps au sud, mais leur présence est tolérée dans les villes du nord», indique notre source.
Une autre source de la direction de l’action sociale note qu’au cours des derniers mois, près de 1500 Subsahariens ont été recensés dans la wilaya d’Oran. Le gros lot est constitué de femmes et d’enfants ayant fui les affres de la guerre qui fait rage dans le nord du Mali. «Actuellement, ils sont recensés et bénéficient d’un minimum de moyens de subsistance accordé par les structures de solidarité de l’Etat. Des associations apportent également leur concours à l’assistance de ces familles réfugiées en Algérie», affirme-t-on, avant de préciser que ces réfugiés ne sont pas, en majorité, en âge de travailler.
La main-d’œuvre bon prix est recrutée surtout parmi les clandestins qui ont pris l’habitude de s’installer au rond-point Bouchikhi, à l’est d’Oran, à l’affût de la moindre opportunité de travail.
Ces derniers sont souvent recrutés par les auto-constructeurs et des particuliers pour des travaux pénibles. «Les entreprises aussi bien publiques que privées ne sont autorisées à recruter que les étrangers légalement installés en Algérie et disposant d’un permis de travail établi par l’inspection du travail.
Pour le cas de la main-d’œuvre recrutée dans le cadre du chantier de réhabilitation du CW33, aucune demande n’a été transmise à l’inspection du travail et c’est ce qui explique pourquoi ils ont été retirés des chantiers dès que leur présence a été remarquée», affirme notre source, qui ne manquera pas de souligner que cette affaire sera suivie avec toute l’acuité voulue pour éviter que le cas ne serve d’exemple à d’autres entreprises qui préfèrent cette main-d’œuvre bon marché à celle proposée par les bureaux et agences de l’Anem.