Oran: Des médecins résidents poursuivis en justice !

Oran: Des médecins résidents poursuivis en justice !

«Les médecins non grévistes jouissent, eux aussi, de leur liberté en s’exprimant au profit ou contre tel ou tel mouvement», a expliqué un juriste.

La direction du Centre hospitalo-universitaire Benzerdjeb (ex-Plateau Michel) vient de hausser le ton ripostant à la hauteur des événements tout en recourant à la justice, le parquet près le tribunal d’Oran. Dans leur requête, ils accusent plusieurs médecins résidents les désignant comme étant les instigateurs des troubles qu’ont connus récemment plusieurs services dudit hôpital.

Dans une telle action judiciaire qu’elle a déclenchée, la direction de l’hôpital juge anormal que les médecins grévistes forcent la main aux non grévistes les incitant, sans sommation, à se mettre de la partie, rejoindre le mouvement de grève. Selon la cellule de communication de l’hôpital de Plateau Michel, il s’agit très précisément des médecins des services de gastro-entérologie, maternité qui ont été empêchés, par les grévistes, de rejoindre leurs postes de travail, tout comme ils ont (les médecins grévistes) envahi les salles des cours, les amphis dudit hôpital.

Pourquoi recourir à un tel procédé, forcer les non grévistes à pénaliser les malades en les laissant pour soi tout en empêchant les médecins non grévistes de se rendre dans leurs services? Plus d’un, notamment des connaisseurs des rouages syndicalistes, estiment que «les résidents sont en perte de vitesse». L’on ajoute que «l’action menée par ces médecins est à bout de souffle vu la démobilisation la marquant de jour en jour».

La meilleure preuve est, selon nos sources, l’échec total de l’action prévue pour la journée de dimanche dernier, d’où l’ire des médecins grévistes en accablant leurs confrères portant les stéthoscopes tout en se rendant aux chevets des malades leur prodiguant les soins dont ils ont besoin.

Le recours au mouvement de protestation est un droit constitutionnel mais sans pour autant qu’il soit imposable aux non grévistes. «Faute de quoi, cela s’appelle de la radicalisation», a-t-on expliqué. «Les médecins non grévistes jouissent, eux aussi, de leur liberté en s’exprimant au profit ou contre tel ou tel mouvement», a explicité un juriste. Vider, de force, les services de leur personnel en empêchant ce dernier d’exercer sa profession constitue une première dans les annales du secteur de la santé», indique la direction de l’hôpital d’Oran expliquant qu’«un tel fait n’est autre qu’un dépassement perpétré contre les choix et les libertés individuelles».

Un tel dépassement a, selon la même source, généré un état d’anarchie générale, d’où le recours à la justice, représentée par le procureur du tribunal d’Oran. «On ne tire pas sur l’ambulance.» Les médecins résidents, en agissant de telle sorte ont franchi le pas de plus. Après avoir paralysé le secteur de la santé pendant près de 7 mois, et boudé les gardes, les défaillants à la profession noble sont passés à l’acte qui ne les honore en rien ni n’honore le métier qu’ils exercent, la médecine».

Ce sont ces quelques échantillons des jérémiades lâchées, très souvent, par des malades ainsi que par leurs familles dont plusieurs sont, depuis quelques mois, en attente, d’être consultés. A quand donc la prise de conscience?