Le tramway d’Oran, depuis sa mise en service devient un exutoire de toutes les colères des mal-logés et un moyen de pression sur les pouvoirs publics.
En effet, pour la deuxième journée consécutive, la circulation du tramway d’Oran est bloquée au niveau du centre-ville d’Es Sènia (Oran-est) par les habitants d’un immeuble menaçant ruine au niveau du quartier Bahi Amar. Ils revendiquent de meilleures conditions de logement. Le tracé du tramway est obstrué par des pneus usagers et des tas de bois empêchant toute circulation sans qu’aucune instance ne daigne intervenir. La SETRAM, société de gestion du tramway d’Oran, a mis à la disposition de ses abonnés des bus qui les transportent en contournant le centre-ville d’Es Sènia.
Les habitants en question «demandent de bénéficier d’un recasement dans des logements sociaux neufs, dans le cadre du programme de résorption de l’habitat précaire (RHP), à l’instar des autres bénéficiaires de contrats de pré-affectation.» L’un des habitants nous confiera : « notre vie est en danger. Notre immeuble a connu plusieurs effondrements partiels. Cherche-t-on une catastrophe ? Nous n’avons pas d’autres recours que celui-ci pour attirer l’attention de nos responsables.»
Ceci étant dit, il reste que pour palier au déficit de communication entre les responsables locaux et leurs administrés, l’immobilisation du tramway devient, à El Bahia, un moyen de communication privilégié d’expression et de pression.
Saou Boudjemâa