En voyant la police arriver, Mohamed a essayé de se sauver en sautant du troisième étage d’une mosquée en construction où il travaillait comme maçon à Canastel. Ce qui lui a valu de se retrouver sur une chaise roulante.
Lundi dernier, c’est sur une chaise roulante que R. Mohamed, maçon de 33 ans, a été présenté au tribunal criminel d’Oran pour être jugé d’association de malfaiteurs, vol qualifié et coups et blessures volontaires. Lors du procès qui a eu lieu en 2005 à l’époque des faits, Mohamed était considéré en état de fuite. “Je n’étais pas au courant que la justice me recherchait, autrement je me serais présenté”, a-t-il affirmé à la barre en expliquant avoir introduit une opposition à la condamnation par contumace parce qu’il était innocent des charges pour lesquelles il avait été condamné à la prison par contumace 10 ans plus tôt. En 2005, un groupe de malfaiteurs a été envoyé en prison pour avoir agressé un citoyen près de Relizane avant de s’emparer de sa voiture et d’avoir tenté de s’introduire par la force dans une maison à haï Nedjma, Oran, pour, selon l’acte d’accusation, arracher une jeune fille à sa famille.
Et c’est le père de cette adolescente qui est allé porter plainte à la Gendarmerie nationale après que qu’une bagarre eût éclaté entre les assaillants et des voisins qui étaient intervenus. “Je n’étais pas avec eux et je n’ai aucun lien avec ces affaires-là”, a nié Mohamed à la barre en admettant, cependant, connaître les individus arrêtés. “Ce sont des voisins que je connais d’assez loin”, a-t-il ajouté sans convaincre le juge qui lui a répété que les éléments du dossier prouvent qu’il les connaissait beaucoup mieux que cela. On ne sait s’il était beaucoup plus impliqué qu’il ne le disait mais le jour de son arrestation, en voyant la police arriver, Mohamed a essayé de se sauver en sautant du troisième étage d’une mosquée en construction où il travaillait comme maçon à Canastel. Ce qui lui a valu de se retrouver sur une chaise roulante. Pour le représentant du ministère public, l’affaire est entendue :
l’accusé est coupable, il a fui la justice pendant dix années et aujourd’hui, il faut qu’il soit condamné à 10 années de réclusion assortie d’une amende d’un million de dinars. Dans sa plaidoirie, la défense s’est appuyée sur l’absence de preuves matérielles. “Dans les 200 pages du dossier de l’accusation, le nom de mon client est cité seulement à deux reprises. Aucune victime ne l’a reconnu et il nie devant vous les faits qui lui sont reprochés. Et compte tenu de l’absence de preuve, on ne peut pas le condamner sur la base des déclarations des personnes déjà condamnées.” De ce fait, l’avocate réclame l’acquittement en soulignant que R. Mohamed est père de deux enfants. Après délibérations, la cour lui accorde les circonstances atténuantes mais le déclare coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à cinq ans de prison ferme.