Oran: C’est l’heure des tractations

Oran: C’est l’heure des tractations

La dernière réunion ayant regroupé les postulants avec les cadres locaux du RND, a abouti au désistement d’une vingtaine de personnes.

En réunions marathoniennes, plusieurs partis en lice ne trouvent plus leurs repères. Par où commencer? Sur quelle base confectionner les listes et classer les candidats? Quels sont les critères à prendre en compte pour arrêter définitivement la liste devant représenter telle ou telle formation politique aux législatives du 4 mai? Pour plusieurs partis politiques, une telle question ne trouve toujours pas de réponse tant les dossiers de candidatures ont inondé les bureaux des commissions devant sélectionner la liste contenant les 19 postulants à l’hémicycle Zirout-Youcef.

Les places sont chères. Le ton est donc aux tractations pour aboutir aux…désistements de certains prétendants. C’est ce qui ressort du paysage politique qui commence à se dessiner après une léthargie qui a duré prés de 5 ans, depuis les dernières élections tenues en 2012.

Le parti de Ouyahia mène son jeu en sourdine loin des feux de la rampe en amortissant le choc. Ses cadres locaux, guidés par le sénateur Kazitani, ne sont certes pas figés dans l’exercice politique, mais encore loin de parachever définitivement les 19 candidats devant le représenter dans la wilaya d’Oran à l’Assemblée nationale. Aux dernières informations, près de

70 dossiers de candidatures ont été déposés.

La dernière réunion ayant regroupé les postulants avec les cadres locaux du parti, a abouti au désistement d’une vingtaine de personnes. Nos sources indiquent que «si les premières places ont été réglées, la liste n’est toutefois pas encore peaufinée».

Le RND d’Oran a tranché pour l’actuel ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. Celui-ci, qui a guidé la mairie d’Oran durant le premier mandat pluriel de 1997-2002, guidera cette fois-ci le RND en tant que tête de liste. A Oran, tout Oran parle de Zitouni, y compris dans d’autres formations politiques. Les trois autres premières places n’ont pas encore été dévoilées. Mais le jeu tourne autour de la responsable de la commission femmes auprès du RND, Ayad Ratiba. Celle-ci postule pour un deuxième mandat. En tout, la liste sera guidée, outre Zitouni, par le ministre de la Formation, Mohamed Mebarki et le coordinateur de wilaya Nabil Louhibi. Rien d’étonnant dans les élections…législatives.

En attendant, le parti de Ouyahia veut s’incruster partout, d’où d’ailleurs son lancement frénétique dans une précampagne exaltée tout en procédant à l’ouverture des bureaux de proximité.

Le RND s’est donné plus de visibilité en investissant dans les réseaux sociaux en particulier le Facebook. Son cheval de bataille est pour le moment la célébration de sa 20e année d’existence qui sera célébrée pompeusement tout en lançant un programme sportif et culturel qui s’étend du 17 du mois en cours jusqu’à la clôture de la campagne électorale. Tout militant se dit qu’il est de son plein droit de postuler à la députation. C’est ce qui ressort les bases locales du parti de Djamel Ould Abbès.

La fièvre électorale bat son plein, notamment dans le camp du vieux parti, le Front de Libération nationale.

La députation est une véritable ruche qui s’est entrouverte laissant jaser plus d’un mais aussi faisant miroiter à plus d’un, le siège de député d’ores et déjà élu alors que le jeu n’est pas encore fait. Heureusement d’ailleurs puisque le Front de Libération nationale a estimé juste de trancher le cas de la liste des 19 candidats à partir d’Alger, c’est-à-dire au niveau de la hiérarchie nationale.

Le FLN d’Oran a recueilli plus de 330 dossiers déposés à Oran. «Nous avons transmis tous les dossiers à la direction du parti», a-t-on affirmé au niveau de la mouhafadha d’Oran expliquant que «la réponse ne sera connue que dans 20 jours». Localement, on parle avec insistance de la candidature de plusieurs actuels ministres auxquels s’adjoint inéluctablement l’ex-ministre chargée des Relations avec le Parlement, Mahi Khelil. Un membre de la commission n’a reçu aucun dossier. «A moins que de telles candidatures passent directement à partir d’Alger», dira une source proche de l’ex-parti unique. Jusque-là, la candidature du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf et celle de Rahial Mustapha continuent de dominer les débats locaux. Faute d’informations fiables, des dizaines de militants de base sont dans l’expectative attendant que la hiérarchie du parti rende compte de la liste devant représenter la wilaya d’Oran à l’hémicycle Zighout-Youcef.

Pour ceux-là, la candidature à la députation n’est acceptable qu’en se conformant au règlement intérieur du parti qui exige 10 années de militantisme en son sein. Le suspense est total chez le vieux parti, le FLN. Idem pour le parti de la pasionaria. Sa base locale n’avance aucune information sur le cas de plus de 60 dossiers qu’elle a groupée. «Tout sera rendu public vers la fin du mois en cours», dira-t-on.