Oran, Cancer des poumons : plus de 600 nouveaux cas enregistrés

Oran, Cancer des poumons : plus de 600 nouveaux cas enregistrés

Le chiffre donne froid dans le dos, si l’on sait que trois opérations d’ablation de trachées sont pratiquées chaque semaine à Oran. Cette maladie, lorsqu’elle est diagnostiquée précocement, peut être guérissable par la seule chirurgie. En dehors de la chirurgie, il n’existe aucun traitement, ni médicament miracle.

Ce chiffre est appelé à connaître une ascension dans les décennies à venir dans la mesure où les Algériens commencent à fumer dès leur jeune âge et les aides au sevrage du tabagisme n’existent pas en Algérie.

L’incidence des cancers du poumon, c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année, est directement liée à la consommation du tabac dans notre pays. Chez l’homme, les tumeurs du poumon et de la vessie ne cessent d’occuper continuellement des places prépondérantes, à savoir les deux premières places avec des fréquences respectivement de 20% et 15% de l’ensemble des cas de cancer diagnostiqués chez l’homme.

Pas moins de 600 nouveaux cas de cancer des poumons sont déclarés chaque année à Oran. Selon un rapport sur la santé des Algériens élaboré par le ministère de la Santé, cette situation s’aggravera dans les prochains décennies, en raison du vieillissement de la population qui s’amorce, de la dégradation des conditions environnementales et, enfin, des changements de comportement (tabagisme et habitudes alimentaires).

Pour rappel, les maladies provoquées par le tabagisme tuent chaque année en Algérie pas moins de 15.000 personnes, dont 4.000 cas dus au cancer du poumon. Cette pathologie ne cesse de progresser à cause du tabagisme, puisque 9 cancers du poumon sur 10 surviennent chez des sujets qui fument. Sur 100 nouveaux cas de cancer pulmonaire diagnostiqués, plus de 80 personnes trouvent la mort dans les 5 années qui ont suivi le diagnostic. 75% des personnes atteintes par ce cancer se retrouvent dans l’obligation de suivre une chimiothérapie.

Un traitement qui revient cher à l’Etat, puisqu’il coûte entre 8.000 DA et 10.000 DA par séance et par malade. Même si elle n’apporte pas une survie réelle, cette thérapie améliore, tout de même, le vécu des malades. Au niveau national, entre 3.000 et 5.000 nouveaux cas de cancer des poumons sont recensés annuellement. Une tumeur qui tue aussi chaque année pas moins de 4.000 Algériens. Ce qui inquiète le plus est que de plus en plus d’enfants touchent à la cigarette, alors que les cancers du poumon surviennent deux à trois décennies après la première cigarette. En somme, notre pays a connu, ces dernières années, une augmentation alarmante du nombre de cas de cancer.

Mourad Belkaïd