L’Etat et les mouvements de protection de l’environnement peinent toujours à bannir l’utilisation du sac en plastique dans la société algérienne. En attendant que cela cesse un jour ou du moins que la fréquence d’utilisation connaisse une baisse, des milliers de sacs plastiques qui ne sont pas biodégradables se «promènent» dans la nature. Une dame a justement choisi de les laisser «se promener» mais en tant qu’accessoires utiles. Spécialisée dans le recyclage et la valorisation des sacs en plastique, Mme Baya Soussi, née Benattalah, une artisane dans la wilaya d’Oran, transforme ces sacs plastiques en magnifiques couffins et bien d’autres objets.
Amel Bentolba – Oran (Le Soir) – Cette créatrice d’objets, en passant par le recyclage, a créé sa microentreprise, Eco-Sibia par un financement Angem.
Rencontrée mardi dernier lors de l’une de ses expositions, Mme Baya nous explique qu’afin de confectionner des pochettes, des paniers, des sacs, des porte-clés… elle collecte les sachets en plastique domestiques auprès de sa famille, ses amies et les voisins, car tous les foyers algériens n’utilisent pratiquement que ces sacs pour y mettre leurs aliments achetés au marché et dans différents commerces. Au lieu que ces sachets finissent à la poubelle et dans la nature, l’intéressée les récupère pour leur donner une forme «utile» entrant, dit-elle, dans le cadre de la protection de l’environnement. Il s’agit là de sa 8e année de réalisation de ces objets et son ambition est d’élargir son activité en passant par la formation de jeunes afin de les initier à préserver l’environnement.
Cette activité, Mme Baya la pratique chez elle et elle ne parvient à faire connaître ses produits qu’à travers des participations dans différents salons dédiés à l’artisanat ou bien à la protection de l’environnement.
Pour ce qui est de la commercialisation de ses couffins, sacs et autres produits, elle se fait, dit-elle, par le biais des réseaux sociaux et elle réalise même des ventes. En moyenne, l’artisane produit une vingtaine de couffins par mois. «La réalisation d’un seul couffin nécessite 250 sachets en plastique et demande trois jours de travail à temps plein.»
Le prix est fixé à 3 000 DA pour le couffin.
Pour notre interlocutrice, le travail qu’elle réalise sur le couffin en le décorant sur ses parties extérieures sous forme de crochet réalisé à base de sac plastique vise à donner une autre forme au couffin traditionnel algérien qui est à la base fait d’alfa ou de doum. «C’est du traditionnel mais chic tout en gardant la touche algérienne originelle.»
A. B.