ORAN : Les agents de contrôle montent au créneau

ORAN : Les agents de contrôle montent au créneau

«Contrôler les boucheries de la Bastille et s’en sortir sans être ‘’invectivé » relève de l’utopie», dira une source proche de la direction régionale du commerce.

La direction régionale du commerce est menacée par un mouvement de débrayage à la fois général et illimité à compter d’aujourd’hui. Ses services risquent d’être totalement paralysés. Une telle menace a émané de la section syndicale regroupant les employés de la direction du commerce affiliés à l’Ugta. Pour les grévistes, un tel mouvement n’a pas été décidé des suites d’un simple fait du hasard. Dans leur communiqué, ils n’ont pas hésité à faire part de leurs déboires lors de l’accomplissement de leur profession, loin de toute protection. Autrement dit, ils revendiquent d’être mis sous la protection policière lors de leurs sorties de contrôle des commerces. Ceci dit, l’inspecteur contrôleur a souvent la peur au ventre lorsqu’il affronte des situations ambiguës en passant au peigne fin le commerce local. Une telle revendication a, depuis des lustres, été l’une des premières priorités revendiquées par ces inspecteurs-contrôleurs dont plusieurs rechignent très souvent à s’infiltrer dans le très exigu marché de la rue des Aurès, ex-la Bastille. «Contrôler les boucheries et les marchands de poulets de la Bastille et s’en sortir sans être ‘invectivé » relève de l’utopie», dira une source proche de la direction régionale du commerce. Il ne s’agit là que d’une petite revendication incluse dans la plate-forme de leurs réclamations dont la majeure partie repose essentiellement sur les conditions de travail qu’ils estiment lamentables et loin d’honorer le métier qu’ils exercent. Ayant ras-le-bol d’une situation qui prend des ascensions sortant du cadre professionnel, ils dénoncent ce qu’ils qualifient de «mauvaise gestion du service de l’administration et des moyens généraux». En plus de l’absence d’une protection policière, les grévistes étalent une longue liste des dépassements orchestrés à leur encontre. Et par qui? La même source se réserve le droit de taire, momentanément, les noms de leurs détracteurs, tout en menaçant de les dévoiler au moment opportun. Une telle affaire n’est, contre toute attente, qu’un simple point de vue. Ainsi, des syndicalistes affirment relever des dépassements graves en passant au peigne fin le marché local. Dans leurs démarches, ils ont entrepris des mesures en conformité avec la réglementation en sévissant sévèrement contre des commerçants peu scrupuleux ne trouvant rien de mieux à faire que de mettre en péril la santé du consommateur. «Nous avons souligné dans notre déposition, des dossiers lourds comportant des violations graves portant atteinte à la santé des consommateurs et à l’Economie nationale», a affirmé la même source, expliquant que «les transgressions relevées sont tellement ombrageuses que leurs forfaitaires encourent la prison et des amendes si l’on prend en compte le Code pénal». Au lieu de passer à l’action, le contraire s’est produit. «Nous, contrôleurs, avions subi toutes les formes d’intimidations», a déploré la même source. Selon d’autres sources difficiles à vérifier, ces agents contrôleurs auraient fait l’objet de menaces par des tierces personnes, les sommant de passer sous silence les graves transgressions relevées, tout en détruisant les procès-verbaux établis lors de leurs différentes sorties et l’annulation des poursuites judiciaires déclenchées contre des commerçants véreux. Selon des syndicalistes, des contrôleurs auraient subi des intimidations pour détruire des PV officiels et annuler des poursuites contre des commerçants contrevenants. Pour l’heure, les agents contrôleurs ne voient aucune autre solution à leur situation que d’attirer l’attention du ministère de la tutelle l’invitant à passer à l’action en dépêchant une commission d’enquête en vue de tirer au clair ce qu’ils qualifient de graves dépassements, dans la gestion de certains services de cette direction. Pour ces employés du commerce, leur mouvement de protestation n’est pas en transgression du droit syndical étant donné que le préavis de grève a été déposé le 18 décembre de l’année en cours tandis que leurs revendications, affirment-ils, sont légitimes.