Les lycéens fumeurs constituent la tranche d’élèves la plus ravagée par le tabagisme. Ils occupent la première place avec un taux de plus de 31%.
Plus de 48% d’écoliers des trois paliers fument. Un tel constat vient d’être relevé par les services du suivi médical près la direction de la santé de la wilaya d’Oran. Dans leur rapport, les spécialistes dudit service sont alertés en soulignant que 3,4% des fumeurs sont constitués d’élèves âgés entre 08 et 11 ans, c’est dire que ceux-là sont inscrits dans le palier primaire. Le même rapport fait état d’une tranche non moins importante qui se livre à la cigarette. Il s’agit des élèves scolarisés dans le moyen dont le taux relevé avoisine 14%.
Les lycéens fumeurs constituent la tranche d’élèves la plus ravagée par le tabagisme. Ils occupent la première place avec plus de 31% dont un taux avoisinant 05% est composé de jeunes lycéennes contre 01% de collégiennes fumeuses inscrites dans le cycle moyen. «Ces lycéens, se sentant adultes, sont indomptables», dira un proviseur, ajoutant que «le moindre reproche qui leur soit fait est synonyme d’une prise de bec pouvant facilement opposer le professeur ou encore un adjoint d’éducation au parent d’élève dès que ce dernier est convoqué».
Loin de tout cliché ni critique d’humeur, la consommation de la cigarette constitue un fait incontournable dans la société en particulier chez les adultes, d’où la contamination de la couche juvénile se sentant libérée aussitôt après avoir quitté le matin le foyer familial pour se rendre à l’école. A son passage, plus d’un collégien n’omettra pas de faire un saut au kiosque du coin pour s’approvisionner en cigarettes qu’il fume en toute aisance devant les portails et dans les sanitaires des établissements scolaires. En ce sens, la responsabilité est totalement imputable aux parents d’élèves.

«La démission de certains parents est à la fois totale et flagrante», dira un professeur de physique dans un lycée implanté au centre-ville d’Oran. «Sur 10 parents convoqués, cinq pères d’élèves seulement se présentent», a-t-il ajouté. Déjà confrontés aux violences scolaires, les écoles sont la cible, depuis quelques années, des narcotrafiquants qui vendent au grand jour différentes drogues, aggravant par-là le climat d’insécurité qui règne aux abords et à l’intérieur des établissements scolaires. Un phénomène extrêmement dangereux qui fait peser de sérieuses menaces sur la vie des élèves et la vocation de l’école. Dans plusieurs établissements, des enseignants ont fait l’objet d’agression non moins violente. L’alarme est donc tirée.
La drogue pénètre violemment à l’école. Dans un passé récent, le Bureau national de lutte contre la drogue et la dépendance a lancé une enquête nationale sur la propagation de ce phénomène ravageur. L’enquête a été réalisée auprès de 400 collèges et lycées. Jusque-là, les résultats n’ont toujours pas été rendus publics. En 2015, la Commission nationale de promotion de la santé et du développement de la recherche, relative à la consommation des drogues par les mineurs en Algérie, fait état de 7,75% des collégiens et 18,77% des lycéens qui se droguent. Ce n’est pas tout.
Environ 15% des adolescents sont consommateurs de drogue. Pour faire face à un tel phénomène, les autorités publiques en Algérie ont revu de bout en bout la politique portant sur la lutte contre la drogue en milieu scolaire. Une telle stratégie commence par les campagnes de sensibilisation et est ponctuée par des rencontres et des séminaires organisés dans les différentes régions en collaboration étroite avec la société civile.
Des cadres du mouvement associatif, notamment ceux affiliés aux associations des parents d’élèves, diront que «le phénomène prend de l’ampleur dans le milieu scolaire». Ce n’est pas tout. Des sources proches de la problématique ont révélé que «près de 60.000 élèves, répartis sur l’ensemble des établissements scolaires du pays, se droguent». Et d’ajouter que «pas moins de 3600 élèves sont de sexe féminin».