
Ce que G. Rabah, 43 ans et revendeur d’accessoires pour voitures, a confirmé : «Un certain B. Issam m’a demandé de partir à Saïda et de conduire le camion à Ghazaouet. Il nous a accompagné jusqu’à Sidi Bel-Abbès où il nous a demandé de continuer, sans lui, parce qu’il devait se rendre au chevet de sa mère malade. Mais je n’étais pas au courant de la présence de la drogue», a-t-il tenté d’expliquer à la présidente d’audience qui s’est étonnée de la nécessité de ce branle-bas, pour un simple camion en panne à 750 km de distance de Sétif : «Votre B. Issam aurait pu simplement chercher un mécanicien dans les environs de Saïda, non ?», a-t-elle demandé, en précisant, que le camion en question n’était enregistré, dans aucune wilaya du pays et que B. Issam était introuvable. Pour la présidente, le personnage de B. Issam a été inventé par les accusés pour se dédouaner de leurs responsabilités.
Ce que les accusés ont nié, affirmant lui avoir parlé. Convaincu de la culpabilité des deux inculpés, le représentant du parquet a requis la prison à perpétuité, dans un bref réquisitoire où il n’a pas manqué de parler de l’importance de la quantité saisie qui implique l’existence d’un réseau de trafic. Ce que les avocats de la défense ont tenté de démonter, en soutenant que les deux accusés avaient été manipulés par B. Issam, personnage réel, ont-ils dit, et ses complices. Aucune preuve, selon eux, n’a démontré que leurs clients avaient connaissance de l’existence de la drogue : «D’ailleurs, ils ont été interpellés à l’hôtel et non pas à bord du camion, et la découverte de la drogue ne s’est pas faite en leur présence», ont-ils, notamment, déclaré en plaidant l’acquittement pur et simple.
Mais au retour des délibérations, les trois magistrats ont déclaré A. Djameleddine et G. Rabah sont coupables des faits qui leur sont reprochés et les ont condamnés à 20 ans de réclusion criminelle.
