Oran, 165 cas de sida enregistrés cette année

Oran,  165 cas de sida enregistrés cette année

Cette année, les 14 wilayas de l’Ouest enregistrent 430 nouveaux cas de sida.

En dépit de toutes les mesures prises quant à le stopper ou tout au moins le juguler, le VIH risque de s’acclimater avec les populations locales tout en prenant des propensions épidémiologiques. C’est du moins ce que laissent croire les services de transfusion sanguine d’Oran dans leurs bilans d’exercice de cette année en attendant leur bouclage. Lesdits services ont recensé 165 nouveaux cas porteurs du virus, dont 122 femmes enceintes. Le reste est composé d’hommes et d’enfants.

Les nouveaux cas en question ont été découverts sur des donneurs de sang. Le phénomène n’est plus à présenter, il est tant connu aussi bien des jeunes que des moins jeunes et adultes, hommes et femmes. Les investigations, qui se poursuivent, s’accentuent depuis le lancement de la campagne de dépistage nationale dans le cadre de la lutte contre le sida et dont le coup d’envoi a été donné récemment à partir d’Oran. Loin de toute stigmatisation, les porteurs du VIH sont certes pris en charge, mais la liste risque de s’allonger. Là encore, les derniers chiffres du service infectieux du CHU d’Oran sont révélateurs de l’étendue aussi bien régionale que phénoménale du virus. Cette année, les 14 wilayas de l’ouest et sud-ouest du pays ont enregistré plus de 400 nouveaux cas de sida, d’où l’obligation de se lancer dans une lutte «acharnée» contre la propagation de la maladie souvent mortelle. Tout récemment, une vaste campagne de dépistage a été lancée dans la capitale de l’ouest du pays.

Le coup d’envoi à cette opération a été donné après l’installation officielle du Comité national de lutte contre le sida. Les pouvoirs publics estiment qu’il est temps de briser certains tabous et donc optent pour une large campagne de prévention. Telle que prévue, elle sera menée dans tous les établissements de santé. Les chiffres sont effrayants. Dans son enquête, le service régional fait état également de quelque 2769 porteurs du virus VIH, dont pas moins de 200 enfants sont porteurs du virus.

Tout récemment, un bébé de neuf mois et une enfant de deux ans et demi ont été admis dans ledit service. Selon des sources proches des services infectieux, les chiffres en leur possession sont encore loin de constituer la réalité en tenant compte des cas non déclarés ou encore de ceux qui boudent les services sanitaires de peur d’être surpris par «la mauvaise» information. Ceci dit, le dépistage, malgré sa médiatisation, risque de se heurter à des sensibilités. Les spécialistes ne dissimulent pas leurs craintes en affirmant que «même si en Algérie, le VIH est à faible prévalence, il risque de prendre des courbes fulgurantes si on prend en ligne de compte l’augmentation des contaminations». Chez les praticiens de la santé, leur tutelle, le ministère de la Santé, a été décisive et tranchante en décidant du renforcement des campagnes de dépistage un peu partout dans tous les établissements de santé de proximité. Cette politique avalisée et mise en oeuvre devrait permettre le renforcement de la nouvelle stratégie de lutte contre le VIH.

La direction de la santé d’Oran est instruite de mettre en place les moyens appropriés en mobilisant près d’une centaine de sages-femmes. Elles ont été donc formées à l’effet de prendre contact avec les femmes tout en les sensibilisant sur les maladies sexuellement transmissibles. «Un pas de l’avant est franchi tant que les femmes auront leurs interlocuteurs», dira un médecin spécialisé dans les maladies épidémiologiques. Ce n’est pas tout. Toutes les structures sanitaires sont équipées des outils et appareils devant répondre aux besoins de dépistages. L’opération, qui porte sur l’actualisation de la banque de données sur la pathologie, sera axée sur la sensibilisation, l’information sur les risques de transmission de la maladie, notamment chez la couche infantile. La transmission materno-foetal du virus du sida inquiète au plus haut niveau. Elle démontre que l’épidémie est dynamique.

L’augmentation des cas de sida chez les enfants nécessite des mesures à la hauteur du phénomène dont des campagnes de sensibilisation très poussées vis-à-vis de la population.