OQTF, crise Paris-Alger : Villepin accuse Retailleau de faire « la politique du pire »

OQTF, crise Paris-Alger : Villepin accuse Retailleau de faire « la politique du pire »

Lors d’une conférence de presse à l’Essec, l’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, a exprimé son désaccord avec la ligne dure de Bruno Retailleau envers Alger, qualifiant sa stratégie de « bras de fer » d’une « logique de communication et non pas d’une politique publique« .

Cette réponse fait suite aux déclarations tenues, la même journée, par le ministre français de l’Intérieur qui estime que la France « n’a pas tenu un rapport de force suffisamment prégnant » face à l’Algérie : « Moi, je veux que les OQTF, on les envoie dans leurs pays d’origine » a-t-il insisté sur le plateau de LCI.

La demande répétée de Bruno Retailleau concernant la réadmission des Algériens sous l’obligation de quitter le territoire français a provoqué une crise diplomatique entre les deux pays. Il y a un mois, le ministre français a appelé « à monter en puissance » et à utiliser « d’autres instruments » pour faire face à la décision d’Alger.

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Dominique de Villepin s’énerve contre Bruno Retailleau sur l’application des OQTF

Dominique de Villepin n’a pas tardé à réagir face à ces déclarations. D’ailleurs, dans la même journée, il a vivement critiqué la posture du nouveau président des Républicains concernant la crise diplomatique entre l’Algérie et la France. Alors que Retailleau déplore un manque de fermeté de la part de Paris, au sujet des obligations de quitter le territoire français, l’ancien premier ministre estime que le problème est ailleurs.

Selon lui, la solution ne réside pas dans une logique de confrontation, mais dans une approche diplomatique respectueuse. En prenant ses distances avec le discours de fermeté, il rappelle l’importance d’un dialogue apaisé avec l’Algérie.

« Faire la politique du pire vis-à-vis de certains pays de l’Afrique du Nord, ça ne nous aidera pas à faire rentrer des OQTF dans leurs pays d’origine (…) La logique du bras de fer est une logique de communication et non pas de politique publique. Et ça, je trouve que c’est absolument dangereux« , explique celui qui donne l’exemple de Giorgia Meloni et ses relations avec l’Algérie.

Paris évoque des mesures contre la diaspora algérienne

Lors d’une précédente intervention devant la presse, la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, est revenue sur la crise diplomatique entre Paris et Alger. En plus de l’imposition de l’obligation de visa aux détenteurs du passeport diplomatique algérien, envisage de prendre des mesures contre la diaspora algérienne installée à l’hexagone.

En effet, suite à un Conseil des ministres, Sophie Primas a évoqué publiquement des dispositions « plus importantes » visant la communauté algérienne en France. Selon elle, l’exécutif travaille sur de nouvelles décisions : « actuellement, le ministre de l’Intérieur, le président de la République et le Premier ministre travaillent sur d’autres décisions plus importantes, visant particulièrement une partie de la diaspora algérienne« , indique-t-elle.

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