La date exacte de cette traditionnelle rencontre qui se fera cette année sous le signe de la solidarité n’a pas encore été fixée. Mais une chose est sûre, elle aura lieu soit avant le Ramadhan ou au plus tard dans sa première semaine.
Sellal l’a annoncé, Sidi Saïd l’a confirmé: la prochaine tripartite aura bel et bien lieu au mois de juin prochain. Dans une déclaration exclusive à L’Expression, le secrétaire général de l’Ugta Abdelmadjid Sidi Saïd nous fait savoir que les trois partenaires classiques que sont le gouvernement, le patronat et la Centrale syndicale ont décidé d’un commun accord que cette tradition instaurée depuis plus de 20 ans se tienne avant la première semaine du Ramdhan.
Cette date précise et inhabituelle répond en fait à un objectif des plus primordiaux. «Cette tripartite se fera sous le signe de la solidarité», a rétorqué déterminé Sidi Saïd. «Elle y sera même complètement dédiée», a-t-il soutenu. Ce qui en termes plus clairs signifie que cette rencontre socio-économique essayera de trouver les solutions adéquates afin de permettre aux citoyens de «traverser» sans encombre cette période très délicate que sera ce Ramadhan en pleine crise économique.
«Depuis plusieurs semaines déjà, les participants sont en train d’affiner les dossiers sociaux. Il s’agira de faire face à la crise conjoncturelle qui n’est pas spécifique à l’Algérie, mais à tous les pays producteurs de pétrole», soutient le chef de la puissante Centrale syndicale. «Il s’agira de trouver les mécanismes qui permettront de stabiliser l’économie nationale et ajuster les acquis sociaux», poursuit-il avec une sérénité déconcertante.
L’Ugta s’efforcera donc de faire passer avec «délicatesse» ce Ramadhan qui s’annonce des plus difficiles pour le portefeuille des ménages.
De la planification sociale qui, toutefois, ne va en aucun cas «freiner» la dynamique économique lancée par la tripartite: gouvernement, patronat et syndicats. «L’élément fondamental sera la confrontation et la diligence du processus de production et de la consommation nationales», a-t-il tenu à préciser. Et c’est à juste titre que les partenaires sociaux vont essayer de trouver les moyens de booster l’économie nationale et s’éloigner de la dépendance des hydrocarbures. Car, comme le rappelle souvent Sidi Saïd, la production est le seul moyen à même d’engendrer la croissance hors hydrocarbures. Celle-ci ne doit pas se répercuter négativement sur les acquis sociaux des citoyens. Croissance et aspect social doivent faire bon ménage.
Le crédit à la consommation, pour lequel s’est battu l’Ugta, est le parfait exemple des dispositifs qui respectent cette équation. Il permet aux citoyens de souffler, tout en relançant la consommation du produit «Made in bladi».
Le défi sera donc de trouver les mêmes processus qui seront la base du nouveau modèle économique annoncé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui avait pour rappel, il y a quelques semaines, annoncé que «l’Algérie se doterait d’un nouveau modèle économique». Il avait même fait savoir qu’il sera présenté avril prochain». Il avait précisé que ce nouveau modèle économique pour la période 2016-2019 fait actuellement l’objet d’examen.
La tripartite, qui est l’une des seules réunions qui permettent de regrouper les principaux acteurs de l’économie dans un seul endroit et de prendre des décisions concrètes, sera ainsi le meilleur atelier de cette économie «new-look». «Elle se fera sous le sceau de la solidarité et la confiance entre les Algériens. C’est une tripartite de l’optimisme et la gagne», conclut plein d’espoir le secrétaire général de l’Ugta…
