Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a rappelé lundi à Alger que les opérations sécuritaires dans la sous-région du Sahel relèvent exclusivement des pays du champ, en l’occurrence l’Algérie, le Niger, le Mali et la Mauritanie.
Animant, tard lundi, un point de presse conjoint avec son homologue nigérien Abdou Labou, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a expliqué que les pays «hors champ» ne peuvent en aucun cas intervenir directement sur le terrain des opérations ». «La sécurité dans le Sahel relève exclusivement des prérogatives des pays du champ. Seules les forces de sécurité des quatre pays sont habilitées à mener des opérations sur le terrain. C’est là une doctrine, d’ailleurs reconnue implicitement même par les grandes puissances occidentales.» Si les pays hors «champ» et les puissances occidentales ne peuvent intervenir directement sur le terrain des opérations, ils peuvent néanmoins, notamment pour ceux qui ont des intérêts au Sahel, apporter leurs soutiens en matière de renseignements, de technologie et de formation. Sollicité pour confirmer ou infirmer l’assertion selon laquelle l’Algérie a apporté un soutien logistique à une opération militaire menée conjointement par la Mauritanie et le Front Polisario et qui se serait soldée par l’arrestation de 11 personnes suspectées de liens avec le rapt de 3 ressortissants européens en octobre dernier à Tindouf, Daho Ould Kablia a nié catégorique. «L’Algérie n’a apporté aucun soutien de cette nature à qui que ce soit. Il n’y a pas d’opération militaire conjointe que l’Algérie aurait soutenue.» Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a souligné au passage que le Front Polisario n’est pas partie prenante du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cémoc), créé, faut-il le rappeler, en avril 2010 entre les quatre pays du champ. Cela étant, le 4e comité bilatéral frontalier algéro-nigérien, qui s’est tenu à Alger, a permis d’affiner la coordination entre l’Algérie et le Niger dans une multitude de domaines. Les deux pays se sont notamment entendus sur la mise en place «de patrouilles mixtes le long des frontières ainsi que le renforcement des échanges de renseignements entre les secteurs de la défense et de la sécurité». La convention signée entre les deux pays porte également sur une coopération dans les domaines de l’administration, des transports des biens et des personnes et plus globalement en matière de développement local.
S. A. I.