Par cette action, l’ANP vient de faire avorter une attaque similaire à celle effectuée par les terroristes sur le site gazier de Tiguentourine.
L’ANP sape le moral d’Al Qaîda. Le bilan a été très lourd et le butin de guerre est tout aussi lourd. Dix terroristes abattus et des armes lourdes récupérées. Une opération des plus réussies pour les éléments de l’ANP qui viennent par cette action de faire avorter une attaque similaire à celle effectuée par les terroristes sur le site gazier de Tiguentourine.
Le revers infligé par l’ANP aux groupes terroristes est hautement symbolique. Soutenue par la lutte implacable qu’elle a décidé de leur mener. Il a pris un air de revanche.
L’assassinat de sept gendarmes et deux gardes communaux à Tin Zaouatine, aux frontières avec le Mali, à 550 km au sud de Tamanrasset avait été revendiqué par Al Qaîda au Maghreb islamique…Leur sacrifice n’a pas été vain. L’Armée nationale populaire a rendu la monnaie de sa pièce aux sbires de Abdelmalek Droukdel alias Abou Mossaâb Abdel Wadoud (émir de la branche maghrébine d’Al Qaîda). La traque de ses hommes, ouverte depuis le 5 mai, s’est soldée par l’élimination de dix d’entre eux. Genèse du bilan de l’opération: «Un détachement des forces combinées de l’ANP a mis hors d’état de nuire, le 5 mai 2014 vers 17:20, un groupe terroriste de neuf criminels au niveau de la zone frontalière dite Taoundert, à 80 km à l’ouest de Tin-Zaoutine, wilaya de Tamanrasset/
6e Région militaire», avait indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale daté du même jour. «L’opération qui a eu lieu suite à un accrochage avec le groupe terroriste, a permis de récupérer huit fusils automatiques de type Kalachnikov, un lance-roquettes RPG-7, des moyens de liaison et une quantité importante de munitions», selon la même source. «Cette opération qualitative intervient grâce à l’exploitation efficace d’informations sur les mouvements suspects d’un groupe terroriste, et réaffirme encore la détermination de l’Armée nationale populaire à poursuivre et anéantir ces bandes criminelles où qu’elles se trouvent à travers le territoire national», avait conclu le communiqué.
Le bilan s’est alourdi depuis. «Le nombre de terroristes éliminés lors de l’opération antiterroriste (toujours en cours Ndlr) menée depuis lundi après-midi, par un détachement des forces combinées de l’Armée nationale populaire (ANP) près de Tin-Zaouatine (Tamanrasset), s’est élevé à dix» a indiqué hier, le ministère de la Défense nationale. Alors que le butin s’est du coup étoffé. «12 fusils automatiques de type kalachnikov, un lance-roquettes RPG-7, un fusil de chasse, un système lance-grenades GP58, onze roquettes pour RPG7, 13 grenades, trois caisses garnies de munitions pour FM, une caisse garnie de munitions pour mitrailleuse 12,7 mm, quatre mines antichars et vingt chargeurs garnis de munitions pour Kalachnikov ont été récupérés», a précisé la même source qui fait aussi état de la prise de cinq téléphones portables, d’un GPS, d’une plaque d’énergie solaire, d’ un PC portable ainsi que trois véhicules tout-terrain et deux motocyclettes.
La campagne s’est étendue au col d’Anai qui relève militairement du secteur de Djanet (wilaya d’Illizi). Elle a permis au détachement de l’ANP chargé de mener cette mission parallèle de mettre la main sur un lot d’armes et de munitions. De quoi était-il composé? «Un canon de confection artisanale destiné au lancement de roquettes de type C5KO (spécifiques aux hélicoptères), 87 roquettes C5KO et 75 fusées pour ces roquettes, qui étaient enfouis sous le sable» mentionne le rapport du MDN. Un tableau de chasse auquel il faut ajouter l’élimination de deux terroristes et la capture de cinq autres dans la région de Tindouf et la récupération de 17 AK 47,3 mitrailleuses, 12 RPG et cinq missiles (voir L’Expression du 8 mai 2014).
Un butin qui confirme que les révolutions arabes au Maghreb (Libye, Tunisie) ont donné un nouveau souffle aux groupes terroristes qui se sont surarmés après avoir puisé dans les arsenaux de Mouaâmar El Gueddafi, l’ex-guide de la Jamahiriya, tué le 20 octobre 2011 par la rébellion libyenne dans les environs de Syrte. Il explique la concentration de tentatives d’incursions terroristes avortées, grâce à la vigilance des forces de sécurité, aux frontières sud du pays.