Opération solidarité ramadhan,Le nombre de pauvres est en hausse

Opération solidarité ramadhan,Le nombre de pauvres est en hausse
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Le nombre de nécessiteux est en hausse en Algérie. C’est du moins ce qui ressort des chiffres officiels émanant de l’opération solidarité Ramadhan. L’année passée, le ministre de tutelle avait déclaré que le nombre de nécessiteux a baissé de 60 000 personnes. Cette année, par contre, le nombre de personnes ayant besoin de l’aide de l’Etat semble aller crescendo. En fait, le ramadhan dernier, l’opération solidarité avait touché

1 252 690 personnes ayant une famille à charge. Cette année, la «générosité» des autorités publiques viendra en aide à près de 1,5 million de personnes à travers des colis alimentaires qui seront distribués à domicile. La décision a été prise avant-hier en Conseil des ministres. Des ces chiffres, on pourrait déduire que plus de 200 000 nouvelles familles nécessiteuses ont été recensées. Bien que le ministre de la Solidarité nationale ne se soit pas exprimé en détail sur cette opération de solidarité spéciale ramadhan, iln’empêche que des indices confirment que de plus en plus de familles algériennes sont dans le besoin d’être assistées par l’Etat. Aussi, à l’occasion de ce ramadhan, 700 restaurants du cœur seront ouverts par les collectivités locales au profit de 5 millions de personnes, a-t-il été indiqué en Conseil des ministres. L’année précédente, 500 restaurants Rahma ont été ouverts à l’échelle nationale. L’augmentation de ces lieux de charité est relativement importante et en termes de coût l’opération s’est élevée à 3,5 milliards contre 3 milliards de dinars l’année passée. Ainsi, au-delà de la solidarité étatique qui caractérise chaque mois de jeûne, force est de préciser que le nombre de pauvres reste important. Les dernières augmentations de salaires et les dispositifs de création d’emplois ne semblent pas donner les résultats escomptés, du moins dans l’immédiat. Le pouvoir d’achat reste d’ailleurs érodé et la précarité du travail n’est un secret pour personne. Une réalité que bien des ministres se refusent de voir sous cet angle. Alors qu’il était ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès (actuel ministre de la Santé, ndlr) avait déclaré qu’il n’y avait pas de pauvres en Algérie, il n’y a, selon lui, que des nécessiteux. Une idée que partage le ministre des Affaires religieuses, Abdallah Ghlamallah qui a avancé, lui aussi, qu’il n’y avait pas de pauvres en Algérie, et que cette idée est une invention des médias. Ainsi, alors que les officiels tentent de minimiser la portée du phénomène, bien d’autres sources avancent des chiffres qui donnent froid dans le dos. Loin de se fier ni aux uns ni aux autres, la réalité demeure néanmoins fidèlement illustrée par les proportions alarmantes que prend les phénomènes de la mendicité et de la prostitution ainsi que les difficultés rencontrées par l’écrasante majorité de la population à accéder à un logement décent et un emploi digne. Par ailleurs, l’amère réalité saute aux yeux, notamment à l’occasion du mois de ramadhan, 30 jours durant lesquels les ménages se trouvent dans l’incapacité de faire face à la cherté de la vie.

Aomar Fekrache