Opération «mains propres» à l’algérienne ,Des commissions rogatoires seront lancées incessamment

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Le procureur général près la cour d’Alger, Belkacem Zeghmati, a indiqué dimanche dernier qu’une information judiciaire dans le cadre de l’affaire dite Sonatrach II a déjà été ouverte auprès du pôle pénal spécialisé de Sidi M’hamed.

La précision du parquet intervient suite aux informations faisant état de «l’implication de personnalités algériennes dans des faits à caractère pénal et plus précisément de corruption lors de l’exercice de leurs fonctions au sein des institutions de l’Etat».

La même source a fait savoir également que le parquet de la République près cette même juridiction a, en date du 10 février 2013, par le biais de réquisitions supplétives, requis le juge d’instruction en charge du dossier de l’élargissement des investigations à ces faits nouveaux.

Cette démarche indique que le juge d’instruction peut désormais élargir son champ d’investigation dans son enquête à travers des commissions rogatoires à l’endroit des personnes habitant loin du territoire national et mises en cause dans ces affaires, ou également à travers Interpol pour un mandat de recherche international. Pourquoi le patron d’ENI veut-il protéger Khelil ?

LG Algérie

Le patron d’ENI, Paolo Scaroni, a déclaré qu’il «n’a entrepris aucune démarche» auprès de l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, pour favoriser Saipem, filiale d’ENI, par rapport à ses concurrents pour obtenir des contrats dans le secteur de l’énergie en Algérie. L’agence italienne de presse qui donne cette information rapporte que Scaroni a affirmé qu’il «n’a jamais discuté avec Chakib Khelil ni avec un autre ministre algérien» à propos des activités de Saipem en Algérie.

Scaroni a même confirmé que sa société a pris ses distances avec Saipem-Algérie. La déclaration du directeur général vient en réaction aux articles de presse concernant l’enquête ouverte, jeudi 7 février, par le parquet de Milan pour «corruption internationale» visant Paolo Scaroni.

Dans un communiqué diffusé le jour-même, ENI et son directeur général se considéraient comme «étrangers» aux enquêtes visant les activités de la Saipem en Algérie. Ils ont rappelé que lorsque les soupçons se sont portés sur la société d’ingénierie à la fin de 2012, ils ont exigé une «rupture» dans le management de la Saipem, traduite par la mise à l’écart des cadres incriminés.

En effet, en décembre 2012, les premiers soupçons de corruption en Algérie avaient entraîné les démissions du vice-président de la Saipem, Pietro Franco Tali, du directeur financier, Alessandro Bernini, et du responsable de la branche Ingénierie et constructions, Pietro Varone. Selon les informations données par la presse italienne, pour s’adjuger huit contrats de travaux dans les projets du gazoduc Medgaz et du gisement Menzel Ledjmet Est, évalués à 11 milliards de dollars (8,2 milliards d’euros), ENI et sa filiale d’ingénierie Saipem (détenue à hauteur de 42,93 %) auraient versé à une société de Hong-Kong, Pearl Partners Limited elle-même appartenant à un intermédiaire, Farid Noureddine Bedjaoui, la somme de 197 millions d’euros.

La presse italienne a écrit que Scaroni aurait participé à au moins une rencontre avec Bedjaoui. Le groupe ENI songerait à vendre sa filiale La filiale du groupe italien ENI, Saipem, au centre d’un scandale qui a éclaté en Algérie, pourrait être vendue à l’avenir.

Le directeur général Paolo Scaroni a indiqué «nous pourrions» vendre la filiale même si pour le moment cela n’est pas «une priorité pour le groupe». Il a expliqué que les derniers développements intervenus dans l’affaire impliquant cette filiale dans une affaire de corruption avec le groupe Sonatrach, en Algérie, est à l’origine de la décision de repenser la relation de l’ENI avec Saipem.

Pour rappel, jeudi dernier, des perquisitions ont été menées chez Paolo Scaroni suite à une enquête ouverte par le parquet de Milan pour «corruption internationale». Ce dernier a reconnu avoir rencontré Farid Noureddine Bedjaoui, lequel aurait joué un rôle-clé dans les négociations permettant aux Italiens de décrocher la transaction de 11 milliards de dollars.

D’après le parquet de Milan, les pots-de-vin d’un montant de 197 millions d’euros ont été payés par des filiales de Saipem à une société écran appelée Pearl Partners Limited, basée à Hong-Kong et créée par Noureddine Bedjaoui.

La justice italienne enquête sur huit contrats remportés entre 2007 et 2009 par Saipem, le numéro un européen des services pétroliers détenu à 43% par ENI.