l’opération de solidarité durant le mois de Ramadhan connaît un certain nombre de difficultés au niveau de la wilaya de Tamanrasset.
La faiblesse des budgets alloués, la non-application de l’envoi de l’aide par mandat postal ainsi que le manque de bénévoles pour la prise en charge des personnes démunies sont les contraintes relevées par la commission des affaires sociales et culturelles de l’Assemblée populaire de la wilaya de Tamanrasset, dont le rapport a été débattu lors de la session tenue la semaine dernière. La wilaya compte 15.108 familles démunies dont 3.169 dans la commune de Tamanrasset, 349 à In Amghel, 5.862 à In Salah, 853 à Fougarat Ezzaoua, 877 à Tazrok, 723 à Idless, 829 à Inguer, 610 à Ablessa, 1.077 à Tinzaouatine et 732 à In Guezam.
L’enveloppe globale allouée à cette opération est estimée à 48,7 millions de dinars, dont 5,5 millions attribués par le ministère de la Solidarité nationale, 8,2 millions par la wilaya, et 12,9 millions par l’ensemble des communes. Le fonds de la zakat a contribué avec 700.000.00 DA et les donateurs privés ont participé avec 15 millions de dinars, selon les premières estimations. « Ce budget va permettre d’assurer l’octroi de 9.740 couffins seulement, ce qui est insuffisant et ne pourra pas couvrir l’ensemble des besoins des familles démunies, estimées à 15.108 », a noté le rapport. La commission note la « faiblesse de l’aide accordée par le ministère comparativement au nombre de démunies recensés » et relève que « les aides accordées par la wilaya et les communes sont plus conséquentes ». De ce fait, les élus demandent la révision à la hausse de cette indemnisation.
En outre, la distribution de l’aide accordée par les autorités locales et nationales connaît encore des retards, notamment dans les localités reculées, car le système de payement par la poste n’est pas encore appliqué. Le rapport a relevé que la distribution de l’aide s’est faite avant le mois de ramadhan dans certaines localités. Un objectif qui semble encore difficile à atteindre en dépit des efforts déployés. A Tamanrasset, le couffin de ramadhan, d’une valeur de 5.000 DA, comporte des denrées alimentaires.
Des soucis relatifs à la qualité des produits et leur date de péremption sont exprimés, notamment pour les dons acheminés vers les régions éloignées. « Nous souhaitons que cette aide soit distribuée en espèces afin d’éviter le détournement et les retards récurrents », a noté le rapport. Cette wilaya frontalière verra l’ouverture de sept restaurants du cœur, à savoir cinq à Tamanrasset et deux à In Salah. Quelque 1.200 repas y seront distribués quotidiennement dont 700 servis à table. Pour plus de précaution, la commission a recommandé « le lancement d’opérations d’inspection afin de contrôler les conditions d’hygiène dans ces lieux ». Il est question également de mener « une campagne de sensibilisation pour inciter les citoyens à participer massivement à ces opérations de solidarité ».
Restaurants de la rahma : 100% de bénévoles
Sur les cinq restaurants de la rahma prévus dans la commune de Tamanrasset, trois seront ouverts par des bénévoles privés, un par l’APC et un par le Croissant-Rouge algérien. « Notre restaurant est ouvert à tous les démunis, les sans-abri et les personnes de passage. Comme chaque année, nous allons préparer des repas servis à table en plus de ceux à emporter », dira Rachid, chargé de superviser un restaurant du cœur à Tamanrasset. Il promet « entre 100 et 150 repas améliorés quotidiennement avec une qualité supérieure à celle de l’année dernière », notamment après la modernisation des équipements du restaurant. Ce restaurant fonctionne grâce à la contribution de bienfaiteurs privés, qui se consacrent à l’action humanitaire en ce mois.
« Nous ne comptons pas sur l’aide de l’Etat. Nous sommes approvisionnés par des bénévoles anonymes qui ont font des actions de solidarité à longueur d’année », a-t-il ajouté. Cette année, les gérants de ce restaurant ont décidé de venir en aide aux Subsahariens. « Ils sont plus nombreux cette année à Tamanrasset. Nous avons décidé de les intégrer en leur offrant la possibilité de rompre le jeûne chez nous », a-t-il indiqué, notant que « le nombre de restaurants ouverts en ce mois s’avère insuffisant pour répondre à la demande exprimée ». Ce groupe prévoit aussi la distribution du couffin de ramadhan. Une opération à laquelle participent plusieurs organismes.
N. B.