Après une trêve de quelques semaines, l’opération de lutte contre l’habitat précaire se poursuit à Alger. La dixième opération de relogement qui a eu lieu, hier, a concerné 860 familles issues de différentes communes.
Le directeur général de l’Office de promotion et de gestion immobilière de Dar el-Beida, Mohamed Saber, a, en effet, affirmé que 860 familles ont bénéficié de nouvelles demeures dans la nouvelle cité Eddalia, (localité faisant partie de la commune des Eucalyptus). L’opération a commencé, selon le responsable, dans la soirée du 22 septembre et se poursuivra jusqu’au recasement du dernier bénéficiaire.
À signaler qu’à l’heure où nous mettons sous presse, 86% des familles ont déjà rejoint leurs nouvelles maisons. Les cités précaires concernées par cette opération de recasement sont, selon notre source, les bidonvilles situés à Bourouba, Bordj el-Bahri, les Eucalyptus. «Les autorités ont procédé d’emblée à la démolition de ces taudis, et la récupération aussitôt des assiettes foncières», a signalé Mohamed Saber.
S’agissant d’autre part de la nouvelle cité, notre interlocuteur a précisé que celle-ci dispose de toutes les commodités, dont le citoyen aura besoin. «Deux écoles primaires et un lycée de 1 000 places pédagogiques ont été construits». En plus de ces équipements, une annexe APC et une salle de lecture ont été mises à la disposition des nouveaux habitants.
D’autres services de proximité sont en cours de réalisation au niveau des locaux situés au rez-de-chaussée des immeubles et qui ont été affectés par l’OPGI à leurs bénéficiaires par voie d’adjudication, précise le responsable. Ces locaux sont destinés pour les espaces commerciaux et sanitaires (alimentation générale, supérette, pharmacie…). Approché à l’entrée d’un des immeubles fraîchement habité, un sexagénaire nous confie que c’est le jour le plus beau de sa vie. «J’ai attendu 17 longues années pour qu’aujourd’hui enfin je puisse bénéficier d’un logement décent», a-t-il dit.
Ayant visité l’intérieur de l’appartement, nous avons constaté une satisfaction et une joie immense auprès de tous les membres de cette famille, composée de 8 personnes. «Il est vrai que nous n’avons eu droit qu’à un F3, mais si l’on compare à la misère dans laquelle nous vivions, nous sommes beaucoup mieux ici», a témoigné la mère de famille. Même constatation chez la famille d’ammi Ali, qui a éprouvé également une grande satisfaction.
Il nous dira à ce propos : «J’ai vécu avec ma famille 40 ans dans un taudis où nous avions supporté les dures périodes d’hiver, ainsi que les grosses vagues de chaleurs, mais, Dieu merci, notre patience a porté ses fruits». Il convient toutefois de signaler que cette opération de relogement n’a pas fait que des heureux. Ce qui est d’ailleurs le cas à chaque recasement où de nombreuses familles se retrouvent exclues, ou qui ne sont carrément pas satisfaites. C’est, en effet, le cas d’un chef de famille qui déplore l’exclusion de son fils aîné (marié). «Je ne comprends pas pourquoi mon fils n’a pas été recasé.
C’est de l’injustice», a-t-il protesté. Pour rappel, la Capitale connaît, depuis le mois de juillet dernier, la plus grande opération de relogement depuis l’Indépendance. À ce jour, plus de 6 800 familles occupant des habitations précaires ont bénéficié d’habitations décentes. À noter que la wilaya dispose d’un programme global de 84 000 logements, destiné à lutter contre l’habitat précaire, dont 25 000 unités sont en cours de distribution et 11 000 seront réceptionnées avant la fin 2014.
Ania Naït Chalal
