Opération de police au boulevard de l’ALN , Guerre à l’informel à Béjaïa

Opération de police au boulevard de l’ALN , Guerre à l’informel à Béjaïa
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Le commerce informel prend une ampleur exagérée

Cette intervention fait suite à une réclamation émanant de l’Union générale des commerçants de Béjaïa qui s’est plainte de «concurrence déloyale».

A faire trop preuve de laxisme, on finit par tomber dans de véritables bourbiers. C’est l’histoire d’un conflit qui est né en ce 12e jour du mois de Ramadhan à Béjaïa. Un conflit qui n’aurait jamais pu voir le jour si les services étaient concernés par la sécurisation de la voie publique. Depuis la nuit de dimanche à lundi derniers le boulevard de l’ALN, à deux pas du siège de la wilaya de Béjaïa, est devenu «une arène» où les «trabendistes» et la police jouent au chat et à la souris.

En effet, si depuis le début du mois sacré, il s’est transformé en véritable marché où s’exerce le commerce informel au vu et au su de tous, depuis la nuit de dimanche dernier, ce n’est plus le cas. Les services de police de la ville de Béjaïa ont investi les lieux après el iftar pour déloger les centaines de commerçants informels.

Cette intervention fait suite à une réclamation émanant de l’Union générale des commerçants de Béjaïa qui s’est plainte auprès de l’autorité communale dénonçant «une concurrence déloyale».

Le mouvement associatif, de son côté, s’est rapproché de la municipalité pour demander l’intervention des autorités pour mettre de l’ordre sur ce boulevard devenu un véritable marché nocturne avec toutes les inconséquences sur le quotidien des riverains. L’association pour la défense et l’information du consommateur s’est, quant à elle, adressée au wali pour intervenir sur ce problème. Et pourtant, ce n’est pas la première fois que ce boulevard se transforme en marché, le Ramadhan venu. Mais il est décidé cette année que les choses changent. Face à toutes ces réclamations et demandes, la police a été saisie pour intervenir, et ce conformément aux mesures décidées par le gouvernement en matière d’activité commerciale. L’entrée en action de la police n’a pas laissé indifférents les commerçants» incriminés, qui ont d’abord résisté à l’initiative de la police avant de procéder à la fermeture du boulevard. La police réussit tout de même à les empêcher d’installer leurs marchandises sur le trottoir. Mais la tension est restée vive jusqu’à l’intervention de deux responsables communaux, qui ont pris langue avec les protestataires.

Après quelques minutes de palabres, les commerçants frondeurs acceptent de rouvrir la route. Il a été convenu qu’une délégation allait être reçue le lendemain par les services communaux en vue de solutionner le problème. Hier, la délégation a pris attache pour demain avec les responsables communaux. La proposition qui consiste à délocaliser ces commerces de fortune vers le parking du stade de l’Unité maghrébine a été rejetée par les commerçants, qui veulent coûte que coûte, rester sur le boulevard de l’ALN arguant l’importance des investissements colossaux consentis et que seule la période de Ramadhan leur permet de gagner dignement leur vie. Point de solution, le conflit demeure de mise. Les autorités communales et les services de police sont coincés entre deux protagonistes qui font valoir chacun des arguments légitimes. Mais si on avait agi à temps, la question ne se poserait même pas en ce moment. A bon entendeur…

L’autre question sur cette volonté de mettre fin à l’informel sur le boulevard de l’ALN reste le laxisme à son égard sur d’autres lieux de jour comme de nuit. Deux poids, deux mesures qui laissent perplexe. Il est utile de noter que le commerce informel prend une ampleur exagérée et ne manque pas d’irriter les commerçants légaux dont le chiffre d’affaires prend un sérieux coup.