Opération Coup-de-poing de la police à Bordj Bou-Arréridj : Descente dans les milieux du crime

Opération Coup-de-poing de la police à Bordj Bou-Arréridj : Descente dans les milieux du crime

La cellule de communication de la DGSN, avec la collaboration de la sûreté de wilaya de Bordj Bou-Arréridj, a organisé une visite guidée des services de police de la wilaya pour un groupe de journalistes représentant différents titres de la presse nationale.

Au centre de formation de la Sûreté, le commissaire principal Kafi Abdeljalil, chef de service de la police judiciaire, a présenté un bilan des activités du corps. Dans ce bilan, il faut noter une baisse des affaires traitées durant le premier trimestre de l’année en cours par rapport à la même période de l’année dernière, mais aussi une augmentation du nombre de cas résolus. Ce qui indique une plus grande efficacité des services de police qui ont présenté 822 personnes à la justice dont 726 hommes, 61 mineurs, 32 femmes et 3 étrangers durant la première période, et 771 pour la seconde dont 669 hommes, 55 mineurs, 41 femmes et 6 étrangers. Autant dire que le nombre des personnes impliquées a augmenté.

La plupart de ces affaires concernent les atteintes aux biens (335) durant le premier trimestre 2011, et 334 pour la même période de 2012, les atteintes aux personnes 229 en 2011 et seulement 192 en 2012, le trafic de stupéfiants qui a augmenté durant cette année (19, contre 39), tout comme les affaires de mœurs (16 en 2011 pour 21 en 2012), les crimes économiques (8 contre 13), l’émigration clandestine (2 contre 3) et les crimes divers qui sont passés de 172  à 211. Les opérations de descente dans les milieux du crime ont été plus nombreuses cette année. 382 opérations ont été effectuées durant le premier trimestre de l’année 2012 contre seulement 82 en 2011. C’est surtout la perturbation de l’ordre public avec les atteintes aux personnes qui a été la plus répandue en 2011, avec 84 affaires contre 12 cette année. Justement les journalistes qui ont été reçus par le chef de Sûreté de wilaya, le commissaire principal Bouralia Mohamed, ont été conviés à assister à une de ces opérations.

Occuper le terrain

Il était 6 heures dans la cour de la Sûreté de wilaya. Tout le monde était en tenue et armé bien sûr, mais surtout prêt pour la mission. Les officiers et policiers étaient disposés en groupes pour investir les dix points de la ville à couvrir. Mais personne ne savait à quels quartiers ils correspondaient pour assurer le secret de la sortie. Même durant le briefing auquel nous assistons, nous n’en saurons pas plus.

Le chef de service de la police judiciaire qui commande l’opération insiste dans cette réunion sur la nécessité d’éviter les provocations et les contacts physiques pour gagner les citoyens. Vous devez veiller à respecter la loi et à honorer votre corps, a-t-il précisé.

Le responsable qui a divisé les troupes en 2 parties pour assurer un contrôle direct des opérations a accordé beaucoup d’importance dans son intervention à l’occupation du terrain qui doit préoccuper les éléments et les officiers plus que les résultats chiffrés, selon lui. A la sortie sud de la ville, nous tombons sur un barrage mobile fixe. Ces barrages fixes et mobiles ont été intégrés dans l’opération pour fermer toutes les issues de la ville. Ils permettent également d’identifier tous les mouvements de véhicules, nous dit notre accompagnateur, le commissaire Ha-kim de la DGSN.

Rassurer la population

Dans ces lieux, les policiers ne tarderont pas à se mettre au travail. La zone d’activité qui y est située se vide après les heures de travail et devient un lieu de débauche avec la présence de deux locaux de vente de boissons alcoolisées.

Des gens de toutes catégories et de tous âges y viennent pour s’adon- ner à la boisson et parfois même à la consommation de drogue. «Nous ne sommes pas là pour leur donner des leçons de morale mais pour appliquer la loi», déclare notre accompagnateur. Deux groupes qui étaient devant des tables de fortune sont embarqués.

Ils sont nettement plus nombreux durant les weeks-end, nous apprend-on. De l’autre côté des lieux, se trouve la voie ferrée, également prisée par les consommateurs de drogue et de boissons alcoolisées. Les policiers courent dans tous les sens pour surprendre d’éventuels visiteurs. Mais personne dans les parages. Il faudra repasser un autre jour pour trouver du monde.

A la cité des 400 logements située sur la route de Medan, cette fois, nous allons nous rendre compte des dégâts de cette tendance d’une partie de la jeunesse locale. Il fait nuit  noire quand nous arrivons dans cette cité populaire. Les locaux fermés sont passés au peigne fin, à la recherche de produits, d’indices et d’éventuels occupants qui n’ont d’autre souci que de préparer des vols ou vendre des stupéfiants. Les habitants qui ont apprécié la venue des policiers, certains les embrassent même, ne manquent pas de se plaindre des agissements des malfaiteurs et dénoncent la recrudescence d’un autre fléau qui est la prostitution clandestine. Ils souhaitent une plus grande présence policière.

Au village nord, habituellement infesté de bandes, c’est le calme plat. Ce qui n’empêche pas les policiers, qui connaissent les points de chute habituels des criminels, de faire un tour, histoire de marquer l’occupation du terrain cité quelques heures lus tôt par le chef de service de police judiciaire.

C’est aussi le principal enseignement de l’opération, a déclaré ce dernier dans le briefing d’évaluation qu’il a présidé à notre retour. Cette présence qui a soulagé la popu- lation est le premier résultat de cette opération qui s’est déroulée sans incident, a-t-il également noté. Pour le bilan chiffré, il a annoncé que 197 personnes ont subi une vérification d’identité, que 148 véhicules ont été contrôlés, que 26 personnes qui étaient en état d’ivresse ont été arrêtées et qu’un individu qui était recherché pour 3 mandats d’arrêt a été coincé. Rappelons que 359 policiers et 25 véhicules ont été mobilisés pour cette opération.

2 nouvelles sûretés urbaines en projet

Le chef de Sûreté qui a assisté au briefing a noté pour sa part que l’opération s’est déroulée dans le respect de la loi et des droits de l’homme. Pour la présence policière réclamée par les citoyens, il a annoncé l’ouverture prochaine de deux sûretés urbaines dans la zone nord où est située justement la cité des 400 logements et à côté de l’hôpital qui connaissent un mouvement important de la population. Il a insisté aussi sur l’importance de la mission de  la presse, de la société civile, de l’école et des mosquées dans la lutte contre la criminalité. Le citoyen a un grand rôle à jouer également, a-t-il dit, avant de rappeler que les numéros verts, comme le 17 et le 1548, commencent à donner de bons résultats. Les gens qui se sont rendu compte de la disponibilité, du sérieux et de l’utilité de la police appellent pour signaler des abus et même des crimes, a-t-il conclu.

Le lendemain, le groupe qui a assisté à des opérations similaires à Oran, Chlef et Mostaganem doit se rendre à Sétif puis à Constantine où une semaine d’information sur les activités de la Sûreté nationale est organisée. Le commissaire Hakim a précisé que cette invitation a pour objectif de renforcer les liens entre la police et la presse nationale a indiqué que le DG de la Sûreté natio- nale et avec lui tous les officiers et éléments de cette dernière considèrent  les journalistes comme des partenaires implacables dans la lutte contre la criminalité.

Qui dit partenaire dit respect, collaboration et échanges. Cela a  été le cas dans toutes les étapes de la visite. Cela l’est aussi au quotidien. Tant mieux pour le droit à l’information du citoyen.

Fouad Daoud


Bientôt une unité aérienne de la Sûreté nationale dans l’est du pays

Une unité aérienne de la Sûreté nationale (UASN) sera «bientôt» mise en place dans l’est du pays, a indiqué hier à Constantine un officier de police en marge de journées «portes ouvertes» organisées au palais de la Culture Malek-Haddad.

«Ce projet sera opérationnel dès que la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) aura tranché la question du lieu de son implantation, prévue soit à Constantine, soit à Sétif», a affirmé M. Abdelhamid Messaoudi, commis- saire de police et pilote d’hélicoptère.

Cette unité disposera, à l’instar de celle d’Oran (également en phase de création), «d’une partie» des 14 hélicoptères, dont certains sont équipés de caméras de télésurveillance, relevant actuellement de l’Unité aérienne centrale de la Sûreté nationale à Alger, a ajouté le même officier.

La future UASN de l’Est sera notamment appelée à assurer la protection des personnes et des biens, à surveiller et à réglementer le trafic routier, à effectuer les transferts des éléments d’intervention sur les lieux des opérations et à assurer des évacuations sanitaires, a expliqué M. Messaoudi aux visiteurs de ces journées «Portes ouvertes».

De son côté, le commissaire divisionnaire, directeur du Laboratoire scientifique régional, a indiqué que la police scientifique effectuera prochainement, dès son installation, dans son nouveau siège prévu à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, des expertises d’ADN pour les besoins de recherche et d’identification des délinquants. «Actuellement, ce genre de procédé d’expertise criminalistique d’appui aux enquêtes judi- ciaires s’effectue uniquement au niveau du Laboratoire central à Alger», a-t-il précisé. Des démonstrations de mouvements de self-défense et de combats de karaté, ainsi qu’une conférence sur la prévention et la lutte contre la drogue ont également marqué la cérémonie d’ouverture de ces portes ouvertes, présidée au nom du DGSN par l’inspecteur régional de la police de l’Est, le commissaire divisionnaire Mohamed Laifa.