Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh : “Confluence” un spectacle de danses indiennes séduit le public

Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh : “Confluence” un spectacle de danses indiennes séduit le public

«Confluence», un spectacle de danses indiennes au contenu ancestral et à la forme moderne, a été animé lundi soir à Alger, par l’ensemble «Rythmosaic de danses indiennes», dirigé par la chorégraphe docteur Mitul Sengupta, dans des interprétations où la précision du geste et l’élégance du mouvement ont fait figure de «narrateur de la tradition», devant un public nombreux. Placé sous le thème, «Algeria meets India», le spectacle, accueilli à l’opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, célèbre, dans le cadre des échanges culturels avec la Nation indienne, le 70e anniversaire de l’indépendance de la République de l’Inde, avec un programme de danses du «Khathak», genre dédié à la pureté, la narration et la tradition du nord de l’Inde, considérant l’«Histoire» et le «Sacré» comme source d’inspiration. Après avoir allumé «La torche cérémoniale» (rite indien précédant le spectacle), en présence, sur scène, de l’ambassadeur de la République de l’Inde en Algérie, Satbir Singh et d’un représentant algérien du ministère de la Culture, la chorégraphe docteur Mitul Sengupta et son ensemble ont étalé, durant une heure de temps, sur une scène nue, un cocktail de danses traditionnelles scindé en quatre fresques savamment fusionnées au registres du jazz classique, de la danse contemporaine et au flamenco, visant ainsi à «Rapprocher l’Inde des autres cultures», a expliqué docteur Mitul Sengupta, une des divas de la danse populaire indienne.

La dizaine de ballerines et de danseurs aux pieds nus, ont d’abord exposé la danse khathak, à travers quelques tableaux conduits par des interprétations en solo, en duo et en trio, sublimant la «gloire» et la «grandeur» de l’ère «Moghole» (appellation de l’Inde de1526 à1857), avant d’enchaîner avec «Swan Lake», une adaptation intelligente au khathak -fruit d’une collaboration franco-indienne- du «Lac des cygnes» de Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893), mettant en valeur le professionnalisme du groupe et la finesse dans le travail du mouvement, réglé au détail près, dans ses aspects technique et esthétique. Dans des accoutrements traditionnels à dominance rougeâtre, l’Ensemble «Rythmosaic» et leur directrice artistique ont ensuite présenté une autre fusion du Khathak, avec la danse des claquettes celle-ci, sur des musiques où des cadences rythmiques rapides aux mesures composées, en 7/8 notamment, chantées et exécutées dans des chorégraphies saccadées et parfaitement synchronisées.

La danse traditionnelle nord indienne a ensuite été brillamment soumise aux influences du flamenco, rassemblant tous les danseurs sur les planches qui se sont livré avec beaucoup d’habilité et de tact, à un exercice rigoureux, qui a réuni la fermeté du mouvement caractérisant le genre espagnol, à la tendresse du sourire et du geste, renvoyant au lyrisme indien, sur un fond musical au rythme irrégulier, dominé par les sonorités métalliques de la guitare espagnole. Pour la première fois en Algérie, la chorégraphe docteur Mitul Sengupta et son ensemble ont offert au public algérois une dernière danse sur l’air de «Tera Mujhse Hain Pehle Ka Nata Koi»(Janitou), chanson anthologique du film indien «Aa Gala Lag Jaa» (1973) de Manmohan Desaï, écrite par Sahir Ladhianvi et composée par Rahul Dev Burman, que le public a repris en choeur, applaudissant chaleureusement les artiste à l’issue du spectacle. «Quel plaisir d’être en Algérie et nous produire devant un public si merveilleux!», a déclaré le docteur Mitul Sengupta, entourée de tous ses danseurs. En tournée en Algérie, le spectacle «Confluence» organisé sous l’égide du ministère de la Culture par l’Office national de la culture et l’information (Onci), en collaboration avec l’ambassade de la République de l’Inde en Algérie et l’opéra d’Alger, est programmé à partir de mardi dans les villes de Constantine, Tlemcen et Oran.