OPEP, le secrétaire général à Alger

OPEP, le secrétaire général à Alger

On n’a pas de prix fixe, on laisse le marché, mais on pense que 50 dollars c’est insuffisant pour les revenus des pays membres et pour assurer les investissements pour répondre à la demande à l’avenir.

Le prix qui peut permettre de bons revenus et assurer les investissements est supérieur à 70 dollars », a déclaré, hier à Alger, le secrétaire général de l’Opep, Abdallah El Badri, lors d’une conférence de presse en réponse à la question de savoir quel était le prix recherché par l’Organisation. Le responsable de l’Opep, qui est en visite officielle de trois jours en Algérie, est revenu longuement sur la crise économique mondiale et ses effets sur le marché pétrolier, soulignant que la décision de réduction prise à Oran a été bénéfique, et sans elle, les prix auraient pu être de 30 dollars le baril actuellement. A propos d’une éventuelle décision de réduction lors de la réunion du 28 mai prochain, le secrétaire général a indiqué : « On applique d’abord la décision de réduction en cours de 4,2 mbj et il reste encore 722 000 barils par jour à enlever, on s’attend à ce que le taux de succès qui est de 83% augmente pour le mois d’avril et lorsqu’on se réunira, on va faire une revue du marché, étudier les stocks …et on décidera. » Le secrétaire général de l’Opep n’a rien exclu, même si la tendance va plutôt vers l’application intégrale de la réduction de 4,2 millions de barils par jour avant toute autre décision.

C’est la première fois dans l’histoire que l’Organisation atteint un taux pareil dans l’application des réductions et on ambitionne un taux plus grand, a précisé M. El Badri. « Il y a des signes de relance positifs de l’économie mondiale qu’il faut prendre en considération dans la prise de n’importe quelle décision à l’avenir », a ajouté le secrétaire général. L’Opep semble attendre une amélioration de la situation économique internationale qui pourrait renforcer la demande mondiale de pétrole et éviter de prendre des décisions hâtives. De plus, un baril à 50 dollars actuellement ne semble pas être une mauvaise chose, vu la baisse continuelle de la demande de pétrole dans le monde. A propos de la Russie, le responsable de l’Opep a indiqué : « On souhaite que la Russie participe à l’effort de stabilisation du marché, on va aussi demander à la Norvège et au Mexique de participer. Il faudrait que ces pays participent à la stabilisation du marché pour permettre les investissements de l’avenir. » Pour sa part, le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a indiqué lors de la même conférence de presse : « D’après tous les scénarios qu’on a vus et puis avec l’analyse actuelle du marché, on va probablement atteindre les 60 dollars le baril à la fin 2009. ».

A propos de la contribution des autres pays producteurs, le ministre a indiqué : « Jusqu’à maintenant, l’Opep a été la seule à faire un effort exceptionnel pour stabiliser le marché. Ni les consommateurs ni les pays hors Opep n’ont aidé à cet effort. » Concernant une éventuelle réduction de la production lors de la prochaine réunion, le ministre a indiqué : « S’il y a une reprise de l’économie, on n’aura pas besoin de réduire. »