Opep du gaz : La Russie estime que l’Algérie sera l’un de ses principaux partenaires en Europe

Opep du gaz : La Russie estime que l’Algérie sera l’un de ses principaux partenaires en Europe
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C’est désormais un fait établi pour la Russie : « l’Algérie et le Qatar resteront, avec ce pays, les principaux fournisseurs de gaz pour l’Europe », c’est ce qu’a estimé le ministre russe de l’Energie, à l’issue de la rencontre ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) qui s’est tenue à Doha.

En effet selon Sergueï Chmatko, la production de gaz schisteux aux Etats-Unis a pratiquement atteint ses limites. Aussi, la Russie « ne prend pas au sérieux les possibilités de transport de gaz de l’Amérique vers l’Europe. »

Le ministre russe a soutenu la position de notre ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, qui met en exergue l’apport de nouveaux projets, dont les gazoducs transsaharien et South Stream, qui seront très sollicités au cours des prochaines années. Par ailleurs, M. Chmatko a réitéré les propos de son président de la république Dimitri Medvedev, concernant la tenue du premier Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), qualifié d’Opep du gaz », et qui se déroulera comme prévu, en 2011 à Doha,

« La décision très importante de tenir un sommet gazier à Doha du Qatar a été adoptée. Il pourrait se dérouler en novembre 2011. Notre Président a soutenu la proposition du Qatar », a-t-il affirmé.

Pour rappel, institué en 2001 à Téhéran, le Forum des pays exportateurs de gaz réunit actuellement 11 pays membres (Algérie, Bolivie, Venezuela, Egypte, Iran, Qatar, Libye, Nigeria, Russie, Trinité-et-Tobago, Guinée-Equatoriale), et trois pays observateurs (Kazakhstan, Pays- Bas, Norvège). La septième rencontre ministérielle du FPEG, dont le siège se trouve à Doha (Qatar), s’est tenue en décembre 2008 à Moscou.

Pour sa part, l’idée d’une « Opep du gaz » a émergé en 2006, après la signature d’un partenariat entre les groupes Gazprom de Russie et Sonatrach d’Algérie, les principaux fournisseurs de l’Europe en gaz naturel.

Mais cette idée, qui a inquiété les pays consommateurs en Europe, a été rapidement abandonnée car les pays exportateurs ne semblaient pas vouloir accepter un système de quotas de production.

Or, la demande mondiale a chuté de 2,1% en 2009 en raison de la récession, d’après un rapport du Forum international de l’énergie et de l’Union internationale de l’industrie du gaz, les deux organisateurs du forum.

Le rapport indique que la demande a chuté de 3,1% dans les pays de l’Organisation du développement et de la coopération économique (OCDE), notamment en Europe, et de 6,1% en Russie.

Aussi, l’organisation qualifiée d’« Opep de gaz » s’est dotée d’une structure administrative et d’une charte qui en ont fait une organisation internationale à part entière.

Dans leur communiqué final, les ministres ont ainsi exprimé leur inquiétude concernant les prix actuels du gaz qui « compromettent l’investissement dans de nouveaux gisements et l’infrastructure du gaz». Des prix qui devraient refléter une parité avec le pétrole. « J’espère que nous pourrons contrôler les prix du gaz », a déclaré le ministre Qatarien de l’Energie, Abdallah Al-Attiyah. « Mais qui peut contrôler les prix du pétrole ou ceux de l’or ? », s’est-il demandé.

Les participants ont désigné le ministre égyptien de l’Energie, Sameh Fahmi, nouveau président du FPEG, et convoqué leur prochaine conférence ministérielle le 2 juin à Charm El-Cheikh (Egypte). Ils se sont engagés à coopérer étroitement pour établir un marché du gaz stable et transparent.

Mais le ministre russe dont le pays est le plus grand producteur avec 30 % des réserves mondiales de gaz naturel, a exprimé son opposition à toute restriction de la production pour augmenter les prix. «Rechercher un prix équitable ne signifie pas mettre en place des quotas de production du gaz naturel», a-t-il affirmé, estimant «plus important de développer des mécanismes de coopération entre les producteurs, les pays de transit et les consommateurs».

Les prix du gaz sont déterminés soit par des contrats à long terme entre vendeurs et acheteurs, soit sur le marché spot (libre). La demande mondiale a chuté de 2,1 % en 2009 en raison de la crise financière mondiale, selon un rapport du Forum international de l’énergie et de l’Union internationale de l’industrie du gaz pour qui cette industrie nécessiterait des investissements de quelque 7 100 milliards de dollars durant les 25 prochaines années.

Amel Zemouri