OPEP : Doha pour un «consensus» avant le sommet de Vienne.

OPEP : Doha pour un «consensus» avant le sommet de Vienne.

L’Opep ne semble pas avoir tout réglé en perspective de la conférence ministérielle de Vienne, programmée pour le 30 novembre. L’organisation cherche un consensus, y compris autour de la répartition des quotas de production, avant la réunion.

Et ce consensus ne serait pas atteint, deux mois ou presque, après l’Accord d’Alger. Faut-il pour autant tout remettre à plat et reprendre les négociations sur la baisse de l’offre pétrolière de l’Opep ? C’est ce vers quoi semble se diriger l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Celle-ci va se réunir de manière informelle demain vendredi à Doha, en marge de la 18e Conférence ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), un rendez-vous auquel prendra part le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa. Le fait que les pays Opep vont se réunir encore une fois dans un cadre informel n’est pas aussi banal et sans importance a fortiori que l’information relative à cette rencontre a été fournie par Alger, selon l’agence Reuters qui cite une source du secteur de l’énergie en Algérie.

La source précise qu’une réunion informelle de l’Opep sera «probablement» convoquée à Doha demain pour «bâtir un consensus» autour des décisions prises par l’organisation viennoise en septembre dernier à Alger. Il se pourrait qu’Alger ait appelé à cette rencontre dans la capitale qatarie. Le pays, estimant tenir le bon bout, veut tenir bon jusqu’à ce que l’Accord d’Alger se concrétise. En l’espace de huit mois, l’Opep a déjà organisé quatre réunions informelles : A Doha (avril), à Alger (septembre), à Istanbul (octobre) et à Vienne (octobre).

Ce qui est sûr, c’est que la vision dominante au sein de l’Opep, aujourd’hui, part de l’idée que la stabilité des marchés sert les intérêts de toutes les parties, petits et gros producteurs. Et qu’il y a nécessité de tailler dans la production des pays Opep et des non-Opep. On est loin d’une vision fort individualiste adoptée par les Saoudiens, pendant deux ans. Riyad s’était engagée dans une guerre larvée des prix de pétrole et de parts de marché et ne voulait pas y renoncer. Finalement, elle n’y a pas réussi. Et cette guerre a créé plus de problèmes, notamment pour les pays fragiles, au plan économique, comme c’est le cas pour l’Algérie, qu’elle n’en a résolus. La stabilité des marchés pétroliers à long terme, Riyad aime en discuter, mais l’objectif recherché n’est pas atteint.

LG Algérie

Le royaume a échoué dans sa stratégie de guerre des prix et de parts de marché. Il aura fallu que des pays membres de l’Opep puissent le lui faire entendre. L’Arabie saoudite avec ses alliées membres du Conseil économique du Golfe continuent à influer sur les décisions à prendre au sein de l’Opep. Ils ne peuvent cependant le faire indéfiniment, dans une conjoncture qui va certainement se compliquer davantage au fil des années si les pays pétroliers n’investissent pas assez dans l’industrie des hydrocarbures, un point mis en exergue dans le dernier rapport en date de l’AIE (lire article de Kahina Sidhoum).

Celle-ci a, en effet, relevé que le manque d’investissement dans l’industrie pétrolière pourrait entraîner un déficit de l’offre sur le marché pétrolier d’ici à quelques années, alors que l’or noir restera une énergie incontournable à l’horizon 2040. Plombé par la chute des cours du brut, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-2014 et évoluent actuellement autour de 45 dollars le baril, le secteur pétrolier a drastiquement réduit ses investissements ces deux dernières années, annulant ou reportant des projets. Après un pic à 780 milliards de dollars en 2014, les investissements dans les projets d’exploration-production ont été réduits de près de 200 milliards en 2015 et ils devraient à nouveau être coupés de 140 milliards cette année.

Hier, les prix du pétrole baissaient légèrement en cours d’échanges européens, après le net rebond de la veille. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait vers midi 46,58 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 0,37 dollar par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le mois de décembre perdait 0,47 dollar à 45,34 dollars.