Si le ministre des transports, Boudjema Talai, repousse l’heure de l’Open Sky, c’est, en fait, parce que l’ouverture à la concurrence exige la modernisation de la compagnie, actuellement confrontée à des difficultés liées à la gestion et à la qualité de service.
L’ouverture du ciel algérien aux compagnies aériennes étrangères, l’Open Sky, n’est pas à l’ordre du jour. Le ministre des transports, Boudjema Talai, écarte cette option, avant la modernisation de la compagnie Air Algérie. Selon le ministre, il n’en est pas question tant qu’Air Algérie ne répond pas aux normes internationales en termes de gestion et de service. Selon Talai, il faut que le pavillon national hisse la qualité de ses prestations de service au niveau exigé par les normes internationales.
«L’Algérie ira inévitablement vers l’open sky, mais pas dans les conditions actuelles», dira le ministre. «Le jour où le pavillon national Air Algérie offrira à ses clients une qualité de service selon les normes internationales et comparable à celle des autres compagnies aériennes, ce jour-là, l’Open Sky ne dérangera personne», a-t-il encore souligné, lors d’une visite d’inspection à l’aéroport international Houari- Boumediene.
Concernant la restructuration de la compagnie nationale, Boudjema Talai a fait savoir qu’un plan de modernisation est en cours d’exécution pour améliorer la gestion et la qualité de service du pavillon national et le rendre compétitif, soulignant que la tutelle a lancé un programme qui vise à augmenter le nombre de la flotte aérienne à 100 avions à moyen terme, afin d’accroître le nombre des usagers et atteindre les 12 millions de passagers dans les trois prochaines années, contre six millions aujourd’hui.
Le premier responsable du secteur des transports a rappelé que le nombre d’appareils des deux compagnies Air Algérie et Tassili Airlines ne dépasse pas les 70 avions, dès lors qu’il faut en augmenter le nombre pour atteindre la centaine d’avions à les affecter sur les aéroports nationaux en fonction de la demande de la clientèle et sur les différentes destinations internationales, selon la demande de la clientèle. Boudjema Talai a dans le même sens indiqué qu’ « il y a un flux important de voyageurs qui utilisent nos avions, rappelant que près de 3,7 millions de passagers sont enregistrés, ce taux a atteint plus de 6,5 millions d’usagers en 2014. Nous envisageons de doubler ce chiffre à plus de 12 millions dans les trois prochaines années ».
Le ministre a par ailleurs démenti la mise en service d’une ligne directe Alger-New-York.
L’ouverture de la ligne aérienne entre Alger et New York annoncée plus d’une année n’aura pas lieu. Et pour cause ! La partie américaine a émis une condition préalable qui consiste d’abord en l’ouverture du ciel aérien algérien. «Cette ligne est conditionnée par l’open sky. Tant que nous n’y adhérons pas, il n’y aura pas de lignes directes avec les Etats-Unis», précise le ministre des transports. Le ministre des Transports, Boudjema Talai, a assuré, lors de cette visite d’inspection à l’aéroport international Houari-Boumediene, que la navigation aérienne est gérée d’une façon professionnelle qui répond aux normes internationales.
Lors de sa visite de la tour de contrôle qui dépend de l’Etablissement national de la navigation algérienne (ENNA) et à l’avion-laboratoire Cessna Citation XLS+, il a affirmé que les personnels activant dans ces deux structures, issus des universités algériennes, maîtrisent avec brio les instruments technologiques les plus récents et les plus innovants.
Le ministre a testé un avion-laboratoire Cessna CitationXLS qui sert à calibrer les installations de navigation implantées au sol.
Cet avion s’est doté d’un système d’inspection en vol qui permet la vérification, le contrôle et le calibrage des différents équipements. «J’ai pu constater durant un vol-test à bord de cet avion la grande maîtrise de l’équipage, à 100% algérien», souligne Talai. Le siège de l’Office national de la météorologie (ONM), sis à Dar El Beida, était le dernier point inspecté hier par le ministre des Transports et qui vante la qualité de service obtenue grâce à un équipement des plus modernes et un personnel, constitué de 1 132 travailleurs dont 664 techniciens, qui veille à donner une «information fiable et précise» aux clients.
Le directeur général de cet Office, Brahim Ihaddadène, a fait savoir, toutefois, que 40% des effectifs de l’Office sont proches de la retraite. Sur ce point, le ministre a demandé à ce qu’une relève soit formée dès à présent.
Le directeur général de l’ONM qui a fait savoir que les chaînes TV privées abonnées à l’ONM se comptent sur les doigts d’une main, a souligné que la majorité des informations météorologiques annoncées n’est pas fournie par son Office mais puisée à Internet.
L. A. R.