Open d’Australie : Et de seize pour Federer

Open d’Australie : Et de seize pour Federer

Roger Federer a montré que son envie et son génie étaient toujours au zénith en remportant un seizième titre du Grand Chelem dimanche à l’Open d’Australie, le premier en tant que père.

Souverain en finale face à un Andy Murray décevant, hormis une rébellion dans le troisième set (6-3, 6-4, 7-6 (13/ 11), le N.1 mondial continue à écrire sa légende et à désespérer ceux qui guettent son déclin, supposé imminent.

Il y a un an, lorsque le Suisse pleurait sur le court de la Rod Laver Arena après sa défaite en finale face à Rafael Nadal, beaucoup se demandaient s’il allait s’en remettre.

Avec le recul, la question prête à sourire.

Car douze mois plus tard, Federer règne de nouveau sans partage sur la planète tennis après avoir ajouté à son immense palmarès un premier Roland-Garros, un sixième Wimbledon et désormais un quatrième Open d’Australie. Rien n’indique qu’il s’arrête en si bonne route.

Ni les records, ni l’âge, ni la paternité ne semblent avoir assouvi la soif de victoires de celui qui disait avant le tournoi: «J’ai toujours faim.»

Et qui est toujours aussi bon. «Je suis sur un nuage, j’ai joué un des meilleurs tennis de ma vie», a-t-il dit. «C’est un moment spécial parce que c’est ma premiére victoire en Grand Chelem en tant que père. Elles ont six mois. Peutêtre qu’on les verra dans le box l’année prochaine pendant la finale, ce serait formidable.»

Qu’il succède à Andre Agassi comme premier papa à remporter le tournoi depuis 2003, paraît anecdotique. Qu’il compte fermement jouer la prochaine finale sous les yeux un peu plus éveillés de ses deux jumelles, l’est nettement moins. A 28 ans, Federer est encore loin d’en avoir terminé.

A combien de titres sera-t-il lorsqu’il reviendra à Melbourne? Gagner un nouveau Roland-Garros paraît difficile mais qui sait? Wimbledon est son terrain de chasse préféré et il voudra certainement sa revanche à l’US Open, où Juan Martin Del Potro a mis fin l’année dernière à une série de cinq succès de rang.

Peut-être aura-t-il déjà égalé les dix-huit trophées majeurs de Martina Navratilova et Chris Evert, puisque, faute de combattants, il faut désormais se tourner vers les femmes pour trouver encore des records à battre.

Il en reste un cependant qui parachèverait son oeuvre, le Grand Chelem sur une année, défi ultime du tennis. Compliqué mais au moins Federer s’est-il mis en position pour postuler en reprenant la main à Melbourne.