OPC est à Opel ce que M est à BMW ou AMG à Mercedes, un label qui désigne les modèles les plus sportifs de sa gamme.
Le sigle OPC, pour Opel Performance Center, est apparu pour la première fois sur une Astra en 1997. Il est apposé aujourd’hui sur la familiale Insignia, élue voiture de l’année 2009.
Cette Insignia OPC se distingue au premier coup d’œil grâce à une carrosserie méchamment « bodybuildée ».
Les boucliers enveloppants rappellent l’étude de style GTC Concept exposé à Genève en 2007.
La silhouette d’un prototype de Salon est souvent flatteuse, mais celle de l’Insignia OPC ne l’est pas moins.
À l’avant, les entrées d’air en forme de canines de tigre apportent une touche d’agressivité indispensable à toute bonne sportive.
Une assiette abaissée de 10 mm et de grandes roues optionnelles de 20 pouces de diamètre (1 000 €) achèvent de transformer la gentille familiale en véritable bête de course.
Et les ingénieurs allemands ne se sont pas arrêtés à l’esthétique. La mécanique de l’Insignia OPC s’avère tout aussi travaillée que sa carrosserie.
Le moteur est une évolution du 2,8 l V6 turbo déjà vu dans la Saab 9-3 Aero.
Sa puissance progresse ici de 260 à 325 ch et son couple de 350 à 435 Nm, grâce, notamment, à une augmentation de la pression de suralimentation (0,9 bar au lieu de 0,6).
Pour transmettre cette force aux quatre roues de l’Insignia, la boîte manuelle à six rapports est d’origine japonaise (Aisin) tandis que la transmission intégrale Haldex est reprise de versions plus paisibles et adaptée au fort tempérament de l’OPC.
Superbe sonorité du V6 turbo
Pour rouler vite et droit, le train avant adopte le principe du pivot découplé, déjà vu sur des tractions avant musclées telles que la Ford Focus RS.
Enfin, un gros effort d’allégement a été entrepris sur les roues et les freins afin de réduire les masses non suspendues.
Au final, l’Insignia OPC apparaît comme une sportive à part entière, et non une voiture modifiée à la sauce tuning.
Son impressionnant CV doit lui permettre de se frotter avec le gratin de la catégorie, et pourquoi pas l’Audi S4, qui affiche le même niveau de performance.
L’essai de l’Insignia OPC s’est déroulé en Allemagne, sur route ouverte et sur une piste privée.
De violents orages sont venus perturber cette prise en main mais ils nous auront au moins permis de tester la tenue de route par temps de pluie.
Au poste de commande, on retrouve, non sans une certaine satisfaction, la planche de bord élégante et bien finie de l’Insignia.
Une touche sportive est apportée par un volant à méplat, un pommeau de levier de vitesses ergonomique et de beaux sièges-baquets recouverts de cuir.
Bonne surprise, la sonorité du V6 turbo est superbe. Le spécialiste Remus a fourni une ligne d’échappement plus légère, plus libre et plus musicale que celle d’origine.
Le moteur, pimenté à la sauce OPC, gagne nettement en muscles sans se montrer plus pointu à utiliser au quotidien.
Si le couple maxi de 435 Nm est atteint à 5 250 tr/mn, soit le régime de puissance maximal, 400 Nm sont déjà disponibles dès 1 750 tr/mn.
Et comme le rapport de transmission finale a été raccourci, les reprises de l’Insignia OPC sont aussi brillantes que ses accélérations (0 à 100 km/h en 6 secondes).
Facilité de pilotage
Même satisfaction en ce qui concerne le comportement routier, qui, sur bitume mouillé, traduit la volonté des responsables du projet de proposer une voiture dont l’efficacité se double d’une grande facilité de pilotage.
Nous avons été agréablement surpris par l’incidence du mode OPC qui agit, outre l’assistance de la direction et la réactivité de l’accélérateur, sur le tarage variable des amortisseurs et parvient presque à gommer le roulis.
En réponse à la question posée en préalable, à savoir : une Insignia OPC peut-elle rivaliser avec la référence Audi S4 ?
Si l’on s’en tient au rapport prix/performances, l’Opel se pose en sérieux outsider.
Mais une comparaison approfondie des chiffres démontre que l’Audi conserverait un net avantage, tant en termes de performances pures que de consommation.
La S4 pèse 100 kg de moins et mettrait de fait une seconde de moins pour accélérer de 0 à 100 km/h, tout en consommant 2 l de moins aux 100 km.
Reste un écart de prix s’élevant à 14 350 €, cette fois en faveur de l’Opel.
Fiche technique
Moteur : V6 biturbo, 2 792 cm³.
Puissance : 325 ch à 5 250 tr/min.
Couple : 435 Nm à 5 250 tr/min.
Transmission : manuelle à 6 vitesses, aux quatre roues.
Dimensions : 4 830×1 856×1 498 mm.
Coffre : 500 dm3.
Poids : 1 750 kg (5,4 kg/ch).
Accélérations 0-100 km/h : 6 sec.
Vitesse : 250 km/h (limitée).
Consommation : 11,4 l (moyenne UE).
Émissions CO2 : 268 g/km
BIEN VU : remarquable rapport prix/performances, comportement efficace et sûr, confort préservé, belle sonorité moteur, finition soignée.
À REVOIR : poids et consommation élevés, boîte robotisée indisponible, malus maxi