Une nuit de négociations n’a pas permis au gouvernement allemand de parvenir à un accord pour la reprise d’Opel, filiale allemande de General Motors. Après plus de douze heures de négociations, les ministres allemands de l’économie et des finances ont annoncé jeudi que la bataille pour la reprise du constructeur se jouerait désormais entre deux acteurs, l’italien Fiat et le canadien Magna. Mais ils se sont surtout plaints de l’attitude de General Motors.
Le ministre des finances, Peer Steinbrück, a expliqué, jeudi 28 mai, au petit matin, que GM avait demandé à la dernière minute 300 millions d’euros supplémentaires d’aide à l’Allemagne. « Nous avons été désagréablement surpris que cette nouvelle demande ne soit sortie du néant qu’à 20 heures locales. Nous avons trouvé cela relativement scandaleux », a-t-il expliqué à l’issue de cette réunion au sommet. Le ministre de l’économie, Karl-Theodor zu Guttenberg, a fustigé l’attitude du gouvernement américain. « Le Trésor américain aurait pu se donner plus de mal pour choisir son représentant », a-t-il notamment déclaré, qualifiant les informations fournies de « secondaires, pour rester poli ».
Sans surprise, la holding RHJ International, dont le principal actionnaire est le fondateur du fonds américain Ripplewood, est désormais hors jeu, tout comme le constructeur chinois Beijing Automotive Industry Holding (BAIC). Pour tenter de remporter la mise, et de trouver une issue, Magna comme Fiat se sont dit prêts à aider Berlin. Le canadien, qui est adossé à la banque semi-publique russe Sberbank, a ainsi proposé d’avancer les 300 millions mais assortis d’une garantie de l’Etat fédéral. L’Allemagne avait déjà indiqué mercredi qu’elle ne trancherait pas dans la soirée, et a fixé jeudi une nouvelle échéance à vendredi.
A quatre mois des élections législatives, Berlin veut tout faire pour protéger d’une faillite de GM les 25 000 emplois d’Opel en Allemagne. Le gouvernement réfléchit à établir une société fiduciaire, chargée de gérer temporairement Opel, dans l’attente d’une reprise par un investisseur, et alimentée par des crédits publics de 1,5 milliard d’euros.