Les représentants de plusieurs pays réclament des sièges permanents au Conseil de sécurité pour l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine qui, selon eux, sont sous-représentés.
Intervenant au nom du Groupe des Etats d’Afrique, le représentant de la Sierra Leone a relevé l’injustice faite à l’Afrique, qui représente 70% des décisions du Conseil de sécurité tout en étant sous-représentée. La réforme du Conseil de sécurité doit traduire la volonté commune des deux tiers des Etats membres de l’ONU.
Conformément au Consensus d’Ezulwini et à la Déclaration de Syrte, le continent africain réclame deux sièges permanents, avec toutes les prérogatives qui s’y rattachent, y compris le droit de veto et cinq sièges non permanents, a-t-il souligné. A ce sujet, le représentant de l’Algérie, Mourad Benmehidi, a rappelé l’attachement de sa délégation à la position africaine.
Le représentant de l’Egypte a aussi mis l’accent sur «l’injustice historique» faite à l’Afrique pour appeler à une réforme du Conseil de sécurité qui améliore la représentation du continent. Il a prévenu que les Etats d’Afrique pourraient demander plus de sièges permanents et non permanents s’ils voient que des régions plus petites obtiennent plus de sièges que ne l’exige leur taux de représentation. Le représentant de la Tunisie a affirmé que le Conseil de sécurité ne doit, en aucun cas, devenir le «club privé» de pays aux privilèges spéciaux, considérant que ce serait là un danger pour les résolutions qu’il adopte. Le représentant de Cuba a réaffirmé l’urgence de procéder à une réforme profonde du Conseil de sécurité défendant un Conseil d’au moins 26 membres. Il a jugé que rien ne justifie que des continents entiers comme l’Afrique ou l’Amérique latine et les Caraïbes, n’aient pas de représentant permanent. Le représentant du Venezuela a réitéré la position de son pays qui consiste en une augmentation du nombre des membres permanents et non permanents sur la base d’une formule de 25 ou 26 membres. «Les peuples de ces continents se sont vus privés de l’exercice de cette responsabilité depuis plus de 60 ans», a-t-il observé, estimant en outre que le veto était un mécanisme «anachronique et antidémocratique», en opposition avec le principe d’égalité souveraine des Etats, et a plaidé pour l’élimination ou la limitation de son utilisation, en vue d’une suppression totale.
Appelant à la nécessité de parvenir à un nombre de membres qui reflète la pluralité du monde, le représentant de l’Indonésie a regretté la sous-représentation de l’Asie et de l’Afrique. Dans ce sens, il a préconisé que l’Afrique et l’Asie obtiennent au moins quatre sièges supplémentaires, ajoutant que le droit de veto n’a pas sa place dans un monde de plus en plus démocratique, et que le Conseil doit être plus accessible au plus grand nombre et avoir une meilleure interaction avec l’Assemblée générale. Lors de ces débats, la Chine a souhaité que la réforme du Conseil se fasse en vertu de la Charte des Nations unies, et qu’elle permette une meilleure représentation des pays en développement, notamment le continent africain.
R. I. / Agences