La Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’homme (Cncppdh) «a été rétrogradée» d’un échelon par le Comité onusien des droits de l’homme, selon le président de cette structure, Me Farouk Ksentini, joint hier par téléphone.
La notification leur a été adressée à la fin du mois de juin dernier, ajoute le porte-parole: «Le comité de l’ONU a notifié par écrit en juin dernier la rétrogradation d’un échelon de notre structure. L’Algérie n’est pas rétrogradable aussi facilement. Ils nous ont donné un délai qui expire le 15 octobre prochain pour nous conformer aux standards universels. L’Etat algérien a décidé de remplacer l’ancien décret par une ordonnance présidentielle. Aujourd’hui, la situation évolue favorablement», concède Me Ksentini qui espère récupérer «son rang» dans les mois à venir.
Le prochain examen devrait intervenir au mois de novembre prochain. D’ici à cette date, le président de la Cncppdh compte redéployer sa structure en raison des changements contenus dans cette ordonnance présidentielle.
En effet, les objectifs, les missions, la composition et les modalités d’organisation et de fonctionnement de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme ont été redéfinis.
L’ordonnance prévoit, notamment, «une représentation plus large» au sein de ladite commission.
Dorénavant, elle doit inclure aux côtés des représentants de la société civile et des différents institutions et organes, des personnalités nationales indépendantes ainsi que des experts nationaux siégeant dans des organisations internationales des droits de l’homme.
Au sujet des personnalités indépendantes qui feront prochainement leur entrée au sein de cet organisme, Me Ksentni estime que cette décision ne sera que «bénéfique» pour la commission du moment qu’elle apporte un plus dans sa composante et une qualité dans ses futures délibérations: «Je ne suis pas contre cette idée. Je suis d’accord pour son élargissement. C’est un plus. Elle renforcera la qualité de la composante et améliorera la qualité des interventions», dira-t-il.
Les quarante-quatre membres de la commission sont tous désignés par le chef de l’Etat pour un mandat d’une durée de quatre années renouvelables.
Le mandat des quarante-quatre membres de la Cncppdh prendra fin en 2010. Pour rappel, la Cncppdh a été sommée par le comité onusien de se conformer aux règles onusiennes en matière de légalité.
«Nous conformons les statuts de la commission aux règles consacrées par les Nations unies, mais il faut savoir que ce sont les Nations unies qui ont changé leurs règles du jeu parce qu’il faut reconnaître qu’avant qu’on ne soit déclassé, on était classé conformément aux règles onusiennes», a indiqué Me Ksentini.
L’Algérie devrait présenter ses «excuses officielles» aux familles des disparus. C’est le président de la Cncppdh, Me Farouk Ksentini qui le réclame.
«Je vais transmettre un écrit au chef de l’Etat. C’est une proposition que je vais faire au président Bouteflika. Et c’est à lui de décider. Si ces excuses peuvent les soulager, les calmer ou leur apporter un bien à leur douleur, l’Etat doit présenter ses excuses. Ce n’est pas honteux! Ce sont avant tout des enfants de l’Algérie. Et puis ça cadre avec les principes de la réconciliation nationale», admet-il facilement.
Hocine ADRYEN