La commission économique et financière de l’ONU a adopté une résolution proposée par l’Algérie sur la marée noire provoquée par Israël, en 2006, au Liban et dans d’autres pays de la région, exigeant du gouvernement israélien des dédommagements pour les pays touchés par cette catastrophe écologique.
La résolution, présentée par l’Algérie au nom du G77 et de la Chine qu’elle préside depuis janvier dernier, a été adoptée par 152 voix favorables, 7 voix contre et 3 abstentions. Intervenant au nom du G77 et de la Chine, le représentant de l’Algérie a souligné que la marée noire sur les côtes libanaises avait été la plus grande catastrophe environnementale en mer Méditerranée, ayant eu de graves conséquences sur les conditions de vie de la population du Liban.
Il est à rappeler que l’armée de l’air israélienne avait provoqué une catastrophe écologique, en juillet 2006, en détruisant des réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh (Liban), ayant entraîné une marée noire qui avait recouvert tout le littoral libanais et s’était étendue jusqu’au littoral syrien, et entravé les efforts visant à assurer un développement durable, comme l’avait déjà souligné l’Assemblée générale dans ses résolutions précédentes.
Aux termes de ce projet de résolution, qui sera soumis au vote de l’Assemblée générale de l’ONU, il est demandé, à nouveau, au gouvernement israélien la responsabilité, qui est la sienne, de « dédommager rapidement et convenablement » le gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire et dont les côtes ont été, en partie, polluées.

Ce dédommagement doit prendre en compte « les dépenses engagées par les pays touchés par cette marée noire pour réparer les dégâts écologiques causés par la destruction des réservoirs, notamment pour remettre en état le milieu marin », souligne le texte. La résolution considère que la marée noire « a pollué gravement les côtes libanaises et, en partie, les côtes syriennes, et qu’elle a eu, de ce fait, de graves incidences sur les moyens de subsistance et sur l’économie du Liban, en raison de ses répercussions néfastes sur les ressources naturelles, la diversité biologique, les pêcheries et le tourisme de ce pays, ainsi que sur la santé de la population ».
Elle a également prié le SG de l’ONU de lui présenter, à la prochaine session de l’Assemblée générale, un rapport sur l’application de cette résolution. Suite à l’adoption de ce texte, la représentante du Liban a exprimé sa reconnaissance à tous les pays qui ont voté en faveur de cette résolution.
« Les dirigeants du monde réunis à Rio, cette année, ont insisté sur l’importance du développement durable », a-t-elle rappelé. Elle a souligné que la marée noire provoquée en 2006 sur les côtes libanaises a été une catastrophe de grande ampleur qui a nui au développement économique, à la sécurité ainsi qu’au patrimoine biologique et culturel du Liban, relevant également les pertes en matière de pêche. Rappelant que tout cela a été la conséquence de bombardements et de frappes israéliennes sur la ville côtière de Jiyeh, elle a relevé que six ans après, la marée noire continue de menacer les efforts de développement durable au Liban.
Faisant référence à un rapport du chef de l’ONU, elle a avancé qu’il faudrait encore des années au Liban pour se relever de cette catastrophe, tout en insistant sur l’impérativité « de mettre un terme à l’impunité des auteurs de ces actes illicites et de respecter les principes de Rio sur le développement et l’environnement ».