BIR LAHLOU- Le président sahraoui, Ibrahim Ghali a affirmé que la destruction du dernier stock de mines que possède le Front de Polisario était une preuve de « sa bonne intention » et du respect de son engagement avec l’Organisation Appel de Genève en novembre 2005.
A ce propos, M. Ghali a souligné que plus de 7 millions de mines étaient encore implantées tout au long du mur militaire érigé par le Maroc (mur de la honte), lesquels causent d’énormes dégats parmi les rangs des civils sahraouis.
Le président sahraoui a mis en exergue, dans un message adressé au SG de l’ONU, Antonio Guterres, la participation constructive du Front Polisario lors du 1er round de négociations tenu les 5 et 6 décembre à Genève.
Parmi ces propositions figurent « l’arret immédiat de toute les activités économiques et commerciales illégales menées par les autorités marocaines et les sociétés étrangères sur les territoires sahraouis et l’autorisation aux organisations humanitaires et les observateurs indépendants et les médias d’entrer dans les territoires occupés ».
Il a également réitéré l’attachement du Front Polisario au processus politique de l’ONU ainsi qu’aux efforts consentis par M. Guterres et son Envoyé personnel pour la poursuite des négociations directes entre les deux parties du conflit afin de parvenir à une solution pacifique, juste et durable garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’AG de l’ONU.
« Convaincu de l’impératif de se défaire des répercussions dangereuses et destructives qui résultent des mines, outre les maux et tragédies dont souffrent les peuples, le Front Polisario n’a pas hésiter à signer l’appel de Genève », a affirmé le ministre sahraoui de la Défense, Abdallah Lahbib exprimant par la meme occasion la préoccupation du Polisario et de l’Etat sahraoui vis-à-vis de la situation du Maroc, l’un des rares pays n’ayant toujours pas adhéré au processus d’interdiction des mines proné par la communauté internationale.
Le représentant légitime du peuple sahraoui a saisi le Conseil de sécurité de la destruction complète de son stock en mines antipersonnel, en signe de bonne foi, formant le voeu de voir la communauté internationale peser de tout son poids pour amener le Maroc à signer la Convention d’Ottawa sur l’interdiction de l’utilisation et du stock des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions. Un aveu exprimé également par l’Association sahraouie des victimes des mines.
Pour rappel, le président sahraoui avait contacté, mi-décembre passé, le Secrétaire général (SG) de l’ONU, l’invitant à accélérer le processus de déminage de millions de mines plantées par l’occupant marocain tout le long du mur de la honte, affirmant toutefois la poursuite des forces marocaines à remplacer les mines transportées par les crues notamment en hiver.
Aussi, le président sahraoui avait dénoncé, à travers un écrit, l’exposition de deux mines par deux véhicules de propriétaires sahraouis, ayant causé la mort à une personne et fait plusieurs blessés.
Le mur de la honte, mis en place par l’occupant marocain et divisant les familles sahraouies, est l’une des ceintures les plus dangereuses au monde, car contenant des millions de mines antipersonnel, ont affirmé des rapports sahraouis.
Durant les années 80 du siècle passé, le royaume du Maroc a édifié un mur séparateur divisant les terres du Sahara Occidental sur une longueur de
2700 km, et de 3 mètres de hauteur, infesté de millions de mines anti-personnel (entre 5 et 10 millions). Un mur qui a coupé les ponts entre les familles sahraouies vivant aux abords de ses deux cotés.
L’Association sahraouie des victimes des mines avait fait état de « 300 victimes (entre morts et blessés) du fait de l’explosion des mines anti-personnel et des armes à sous-munitions transportées par les crues vers des régions supposées etre sures ».
Selon plusieurs témoignages, les mines, causant la mort de quelques milliers de dromadaires, ont également impacté la vie des plantes et des animaux. (APS)