One,two,three, viva l’Algérie !

One,two,three, viva l’Algérie !

En cette période de fêtes, la rédaction de Francefootball.fr revient pour vous sur les événements marquants de cette année 2009.

Aujourd’hui, gros plan sur la qualification arrachée par l’Algérie face à l’Egypte pour la prochaine Coupe du monde au terme d’une épopée marquée par les tensions nées du « caillassage » du bus des Fennecs à leur arrivée au Caire. (Photos Presse-Sports)

En ce 18 novembre 2009, la planète ballon rond ne s’est pas uniquement agitée pour la main de Thierry Henry face à l’Irlande. L’explosion de joie du peuple algérien après la victoire de son onze face à l’Egypte (1-0), en match d’appui à Khartoum (Soudan), a assurément dénoté bien plus qu’un simple enthousiasme sportif… La qualification de l’Algérie, la première depuis 1986, a dans un sens pris valeur de petite revanche sur l’histoire après les sanglantes « années noires » de l’insurrection islamiste.

Mais elle a surtout libéré toute une nation touchée au plus profond de son orgueil par l’accueil mouvementé réservé à sa sélection au Caire. Si les Egyptiens avaient été reçus avec des fleurs à l’aéroport d’Alger pour le match aller lors de la phase qualificative, les Verts ont, eux, eu droit à des pierres en retour le 12 novembre dernier !

Ce qui ne tue pas rend plus fort…

Au centre d’un véritable guet-apens alors qu’ils transitaient entre l’aéroport et leur hôtel, les Fennecs, coincés dans leur bus, ont en effet été pris pour cible par les supporters locaux à coup de briques et autres pavés. Malgré l’escorte policière, les vitres du véhicule ont été brisées et trois joueurs de la délégation algérienne blessés dans cette embuscade.

La plupart sont même sortis du bus le visage ensanglanté à l’aube d’un match crucial pour la qualification en Afrique du Sud. Mais les cicatrices refermées par les points de suture étaient plus profondes que de simples plaies… Traumatisée par cet événement, l’Algérie s’inclinait (2-0) deux jours plus tard et encaissait même un second but au bout d’un interminable temps additionnel. Une réalisation alors indispensable aux Pharaons pour mettre les deux équipes à égalité parfaite (13 points et +5 à la différence de buts) à la fin des matches du groupe C de la zone Afrique.

Comme en 98 !

Cette défaite était donc synonyme de match d’appui, mais également du départ de violentes émeutes en Algérie, en France et en Egypte. Un excès de fièvre dramatique plaçant alors le football au rang d’exutoire des maux de notre société. Aberrant, certes. Mais à l’opposé, l’atmosphère frénétique qui a entouré le « match de la mort » le 18 novembre, à Khartoum, avait quelque chose d’exceptionnel.

En Algérie, plusieurs jours avant la rencontre, des groupes de supporters ont manifesté leur ferveur sur les toits des autobus, les conducteurs de train ont orné leur machine aux couleurs nationales et les agences d’Air Algérie ont été submergées de fans souhaitant se rendre dans la capitale soudanaise. Quelques 15 000 supporters algériens ont alors littéralement envahis Khartoum et les travées du stade d’Oum Dourman dans une ambiance venue d’ailleurs. Sur une reprise de volée pleine de rage, Antar Yahia propulsait définitivement les Fennecs et tout un peuple au septième ciel !

Par centaines de milliers, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, ainsi que des familles avec leurs enfants ont déferlé dans les rues pour scander le tube de l’automne : « One, two, three, viva l’Algérie ! » Drapeaux levés, tous criaient leur joie au milieu d’un tonnerre de pétards, de feux d’artifice et de coups de klaxon des voitures qui avaient pris d’assaut les grands axes d’Alger, de Paris et de Marseille ! Pour une simple qualification ? Oui, mais une qualification acquise avec la manière. Et l’honneur…

Clément LACORD