«J’ai été surpris que Bouteflika sache qu’on me surnomme Magic !»
Celui qui, en une seule saison, a conquis le cœur de tous les supporters des Rangers en contribuant fortement au doublé gagné par son équipe jusqu’à être élu meilleur joueur du club, fait l’objet d’une campagne de déstabilisation. Non pas que ses détracteurs soient des adversaires – auquel cas, cela serait tout à fait plausible, voire compréhensible -mais il s’agit de gens de l’intérieur du club, dont la popularité grandissante du défenseur algérien les a éclipsés au point de revenir à leur vraie dimension : des joueurs de football tout ce qu’il y a de plus ordinaire.
Des jalousies internes longtemps ravalées
Dans un football où le jeu est standardisé jusqu’à devenir parfois «carré», il est difficile d’admettre qu’il y ait des footballeurs qui apportent autre chose, que ce soit au niveau du jeu, du charisme ou du comportement, tout en étant très populaires. C’est un peu ce que vivent certains joueurs des Rangers qui, apparemment, n’ont jamais admis la popularité de «Bougui» et avaient longtemps ravalé cette rancœur, résultats et performances du joueur et de l’équipe obligent. Ils n’attendaient, apparemment, que l’opportunité d’exprimer cette rancœur. Elle leur a été offerte après le dernier match de l’Algérie.
Objectif : discréditer «Bougui» auprès des supporters
Sous prétexte que Bougherra a tardé à revenir au club après la qualification de l’Algérie pour la Coupe du monde, certains de ses coéquipiers, de l’aveu même de la presse écossaise, se seraient plaints auprès de leur manager, Walter Smith, demandant à ce qu’il n’y ait pas de politique de deux poids, deux mesures, selon eux. Ils prennent pour argument le fait que ce n’est pas la première fois, cette saison, que l’international algérien rentre à Glasgow avec du retard, ce qui lui a fait rater quelques matches. Insidieusement, ils veulent, en quelque sorte, discréditer le joueur auprès des supporters qui lui vouent une admiration et un amour sans pareils.
Miller ouvre le feu franchement
Du clan des «protestataires», le seul à avoir osé dire ouvertement son mécontentement par rapport à Bougherra est l’attaquant Kenny Miller. Il faut déjà lui reconnaître le mérite de la franchise, alors que certains de ses coéquipiers, hypocrites, préfèrent dénigrer «Bougui» dans les coulisses. Pour Miller, il est impardonnable que Bougherra rentre à chaque fois avec du retard alors que, selon ses dires, «les internationaux écossais et irlandais retournent à leurs clubs dans les délais». Il est même allé jusqu’à penser qu’il y a, chez les Rangers, des défenseurs capables de suppléer l’absence du «Magic», même en Ligue des champions.
Les Ecossais et les Irlandais jouent chez eux, pas les Algériens
L’argument du retour rapide des Ecossais et des Irlandais est d’une légèreté affligeante. Déjà, les internationaux écossais, mis à part trois d’entre eux, jouent pratiquement tous en Ecosse. Difficile de ne pas rentrer à temps quand on joue chez soi, alors que la grande majorité des internationaux irlandais évoluent en Grande-Bretagne, soit, au pire, dans des pays voisins. Ce n’est pas la même chose que d’être sociétaire d’un club européen et d’être international d’un pays africain. Ensuite, Miller ne doit certainement pas connaître l’Afrique pour le comparer ainsi à l’Europe où les dessertes par avion sont quotidiennes et directes entre toutes les villes, alors que les déplacements en Afrique se font avec des escales. S’il y a une liaison directe entre Manchester et Edimbourg pour permettre à Darren Fletcher de rentrer rapidement à son club et qu’il n’y en a pas une entre Alger et Glasgow, est-ce la faute de Bougherra ?
Le défenseur Bougherra a marqué contre Stuttgart, pas l’attaquant Miller
Même au plan sportif, Miller s’avance trop. Déjà, il ne s’est pas montré très efficace comme buteur en Ligue des champions alors que Bougherra, lui, a eu le mérite quand même d’inscrire un but, alors qu’il est défenseur, à Stuttgart. Mardi passé, le défenseur algérien n’a pas joué le match retour contre le club allemand et les Rangers ont perdu à domicile. Il appréciera, lui qui prétendait qu’il y a des jeunes capables de remplacer Bougherra facilement. D’ailleurs, ses déclarations ont été commentées avec virulence par certains supporters rencontrés à Glasgow. «On aurait aimé que Magic joue», nous a affirmé Peter. «Même avec une seule jambe, il a son poids.»
«Bougui» en bouc émissaire de la médiocrité
Toute cette fausse polémique n’est qu’une tempête dans un verre d’eau. Les joueurs des Rangers connaissent leurs limites et le nul ramené de Stuttgart lors de la première journée de Ligue des champions est dû uniquement à un exploit individuel de Bougherra. Depuis, le club a perdu tous ses matches dans l’épreuve européenne. Les difficultés financières que connaît le club font qu’il n’a ni revalorisé les salaires de ses joueurs cadres, ni pu faire un recrutement de qualité. C’est donc un faux débat pour éviter d’ouvrir le vrai débat, celui de faire passer aux Rangers un cap. Les Rangers veulent faire grand avec de petits moyens et, quand ça ne marche pas, des joueurs cherchent de faux fuyants et un bouc émissaire de leur médiocrité. Voilà toute l’histoire. Tout le reste n’est qu’un jeu de justifications laborieuses et de petites jalousies.
F. A-S.
«L’entraîneur adjoint m’avait averti par SMS que je n’allais pas jouer»
C’est un Madjid Bougherra très serein qui a voulu répondre aux accusations indirectes de «tricherie» (quand on dit de quelqu’un qui arrive délibérément en retard, c’est qu’on l’accuse de tricherie). Tout en refusant de polémiquer, il regrette que ce qui devait être juste un petit impondérable anecdotique ait pris de grandes proportions. «Nous sommes rentrés à Alger jeudi et nous avons eu une réception offerte par la présidence de la République. J’ai tout fait pour retourner à Glasgow vendredi soir, mais cela a été impossible à cause d’un problème de vol», a-t-il expliqué d’emblée.
«Jamais je ne manquerais de respect aux supporters»
Et de préciser qu’après avoir récupéré sa famille à Dijon, il a pris le vol Lyon-Paris. «De Paris, il n’y a qu’un seul vol quotidien vers Glasgow et je n’étais pas arrivé à temps pour le prendre vendredi. Voilà pourquoi j’ai dû reporter mon voyage au lendemain», nous a-t-il expliqué. Il a ajouté qu’il n’y avait aucune intention de sa part d’arriver en retard, d’autant plus qu’il voue un grand respect pour les Rangers et les supporters. «La dernière chose que je pourrais faire, c’est manquer de respect à des supporters qui m’ont adopté et n’ont cessé de m’encourager», a-t-il insisté.
«Cet SMS m’avait rassuré»
Il y a un détail important qui a fait qu’il ne s’attendait pas à ce que son retard soit si médiatisé : «Le vendredi, j’avais reçu un SMS de l’entraîneur adjoint pour m’informer que je n’allais pas jouer samedi. J’étais donc rassuré. C’est sur la base de ce message que je ne me suis pas trop inquiété car, même si j’étais rentré ce jour-là, je n’étais pas dans les plans de l’entraîneur.» L’argument est de taille car il disculpe le joueur des accusations qu’on lui a portées puisqu’il est clair que l’entraîneur adjoint n’aurait pas envoyé ce SMS s’il n’avait pas eu l’aval de l’entraîneur en chef, Walter Smith. «Je suis rentré à Glasgow samedi matin, le jour du match. Je suis parti aux entraînements le lendemain.»
«J’ai la confiance de Walter Smith et c’est l’essentiel»
Bougherra a ajouté qu’il a eu une conversation franche avec le manager, Walter Smith, et que tout a été mis à plat et réglé. «Il m’a écouté, je l’ai écouté et nous avons réglé cela. Pour moi, l’incident est clos et je me tourne vers l’avenir.» Il souligne que l’entraîneur lui a toujours fait confiance et que cela a facilité son intégration et ses performances. «J’ai la confiance de Walter Smith et c’est l’essentiel. Il sait ce que je vaux et ce que j’apporte à l’équipe. Quand on est avec un type pareil, on a envie de se donner à fond et c’est ce que je ferai.» Le «match» est terminé. Place au terrain.
«Je veux terminer la saison avec les Rangers»
La petite polémique provoquée par son coéquipier Kenny Miller n’influera pas sur son avenir au sein des Rangers, selon lui. «On ne peut jurer de rien car, en football, tout va vite, mais je n’ai pas l’intention de quitter les Rangers. Je me sens bien dans ce club, je préconise toujours la stabilité et j’ai l’intention de terminer la saison ici.» Il compte jouer avec son club tous les titres encore en jeu, notamment le championnat et la Scottish Cup dont les Rangers sont détenteurs. «L’année se termine bien pour moi avec cette qualification pour la Coupe du monde et j’espère que la saison se terminera tout aussi bien avec des titres gagnés avec les Rangers», conclut-il.
Bougherra : «J’ai été surpris que Bouteflika sache qu’on me surnomme Magic !»
Alors, comment va le moral ?
On ne peut plus bien (sourire). Connaissez-vous un joueur qui n’ait pas le moral après une qualification pour la Coupe du monde ?
Oui, mais certains veulent vous créer des problèmes au sein de votre club, les Glasgow Rangers…
Je n’ai pas de problèmes avec les Rangers. Il s’agit d’un malentendu qui a été vite dissipé après une discussion avec l’entraîneur. Et puis, cela ne saurait gâcher ma joie. C’est quand même une grosse performance que nous avons réalisée.
Pourtant, cela n’était pas évident puisqu’il fallait ramener la qualification d’Egypte en comptant plusieurs blessés : Ziani, Yahia, Meghni, Matmour, Yebda et vous, sans oublier les blessés suite aux jets de pierres. Sincèrement, cela vous a-t-il fait peur ?
Sincèrement, oui ça m’a fait peur de voir que nous étions diminués. Toute une cascade de blessures à quelques jours d’un match si décisif, cela faisait peur à coup sûr. C’est rageant de devoir jouer diminués et handicapés. Heureusement que nous avons pu guérir à temps. Même avec ça, nous restions diminués par le manque de compétition.
Vous, personnellement, étiez-vous complètement prêt pour le match du Caire
En toute franchise, non.
C’est parce que vous ressentiez le manque de compétition…
Pas uniquement ça. Lors de l’entraînement de la veille du match au Cairo Stadium, je ressentais encore des douleurs à mon genou.
L’avez-vous dit à l’entraîneur ?
Non, je ne l’ai pas dit à Saâdane. Je le lui ai caché car je savais que je pouvais calmer la douleur par des injections. Ce que je redoutais, en revanche, c’était la condition physique. En dépit des exercices physiques de musculation auxquels je m’étais adonné tout au long de ma convalescence, il y a une vérité qui m’a rattrapé : rien ne remplace la vraie compétition. Je sentais que je n’allais pas tenir le coup physiquement. Lors des dernières minutes du match du Caire, j’étais complètement vidé et j’ai tenu au courage.
On avait remarqué, justement, qu’au cours du match, non seulement vous ne montiez pas souvent en attaque, mais même lors des coups de pied arrêtés, vous ne montiez pas systématiquement. Etait-ce voulu ?
Oui, c’était voulu. Je gérais mes efforts. Par expérience, je savais sur quels coups de pied arrêtés je pouvais être utile et sur lesquels il était inutile que je monte. J’ai essayé de doser mes efforts afin de ne pas exploser durant les dernières minutes.
C’était justement durant les dernières minutes que vous avez subi le plus et que vous aviez encaissé le deuxième but. Peut-on dire que la fatigue y a été pour quelque chose ?
Elle y a été pour beaucoup. Tous ceux qui avaient été blessés avaient terminé sur les rotules : Yahia, Ziani, Meghni, moi… Et puis, le but encaissé était dû aussi à un manque de concentration. C’est impardonnable d’encaisser un but à une minute de la fin du match. C’était limite une faute professionnelle. Cependant, il ne faut incriminer personne en particulier. C’était notre faute à nous tous. Nous avons essayé de tenir jusqu’au bout, mais la condition physique nous a trahis.
Sincèrement, aviez-vous eu peur en entrant sur le terrain et en voyant tout ce public égyptien qui vous était hostile ?
Wallah, je n’avais pas peur. Quand même, ce n’était pas la première fois que je jouais dans un stade plein ! Seulement, lors des premières minutes, nous n’étions pas assez concentrés et cela nous avait coûté un but. D’ailleurs, sur le coup, nous nous sommes tous regardés comme pour se dire : ça va être dur. La suite du match allait nous donner tort : nous n’avons pas été si ridicules que ça. Nous avons petit à petit pris nos repères et nous avons produit du jeu, notamment durant le dernier quart d’heure de la première mi-temps. Cela nous a rassurés et nous a montré que nous pouvions bousculer les Egyptiens. Cela a contribué aussi à dissiper la peur chez certains joueurs.
Après avoir encaissé le deuxième but, vous avez été de ceux qui s’étaient effondrés sur le terrain. Etait-ce la crainte de voir le Mondial s’envoler ?
Non, pas du tout ! C’était seulement la frustration de rater un objectif pour une minute. Pour un joueur professionnel, c’est difficile à accepter. Pour le représentant de tout un pays, cela l’était encore plus. Toutefois, nous nous sommes vite ressaisis en nous disant qu’il y a un match d’appui et que tout était encore possible.
Parlons à présent du match d’appui au Soudan. A quel moment avez-vous senti que c’était jouable ?
C’était lors de l’entraînement du deuxième jour, lorsque les supporters avaient été autorisés à entrer dans les gradins. En les voyant nous encourager de la voix, de faire des gestes de détermination et de rage, ils nous ont transmis cette rage et nous nous sommes sentis vraiment forts. Je dois souligner une chose : le déplacement des supporters a été un facteur déterminant dans notre victoire.
Tant que cela ?
Oui, tant que cela. A l’hôtel où nous étions, nous avions la télévision algérienne et nous suivions les informations concernant le déplacement des supporters. L’image des centaines d’Algériens attroupés devant l’agence Air Algérie de la Place Audin et scandant «Les Algériens ! Les Algériens !» tout en battant des mains m’a profondément bouleversé. Lorsque, le jour du match, j’ai vu que plus de la moitié du stade était rempli d’Algériens, je me suis dit que c’était à moitié
gagné : nous avions gagné la bataille de la rue, il nous restait à nous, joueurs, à gagner celle du terrain et celle-ci ne nous faisait pas peur. C’était désormais à nous de jouer.
Et vous avez bien joué !
Oui, nous avons gagné et je pense que nous l’avons mérité. Sur l’ensemble du match et de notre parcours, c’est amplement mérité.
Amr Zaki s’est plaint que vous l’avez agressé…
Le football est un sport d’hommes. Il y a eu une action où il y a eu un choc entre nous. Si je lui ai fait mal, il l’a cherché. D’ailleurs, tout de suite après, il a demandé à Shehata de le remplacer.
On a remarqué que vous n’aviez pas peur…
Personne de nous n’avait peur. D’ailleurs, sur les duels, nous avons largement pris le dessus. Il n’y avait vraiment pas photo. Nous avons montré que nous avons l’étoffe pour battre l’Egypte, championne d’Afrique en titre. Sur ce match, je n’ai qu’un seul regret. C’est de ne pas avoir joué à mon véritable niveau.
Expliquez-vous…
J’étais diminué physiquement et je ne pouvais pas participer beaucoup au travail offensif. Cela m’a mis en rage. Finalement, nous sommes qualifiés et c’est l’essentiel.
A la fin du match, vous avez carrément éclaté en sanglots, le visage à terre. Qu’est-ce qui a reflué en vous à ce moment-là ?
J’ai pleuré car 5 années de galère me sont revenues à l’esprit. Je suis en sélection depuis 2004 et nous en avons bavé quelques fois. Je me rappelle même que quelques supporters déçus nous avaient caillassés après la défaite face à la Guinée. Là, nous sommes sortis du tunnel et cela m’a touché. J’ai pleuré aussi parce que nous sommes en Coupe du monde, le rêve de tout footballeur qui fait du football son métier. J’ai pleuré également pour tous ces supporters qui étaient venus nous soutenir et pour tous ceux qui attendaient en Algérie et partout dans le monde.
Que vous a dit le président Bouteflika quand il vous a reçus ?
(Rire) J’ai été surpris qu’il sache qu’on me surnomme Magic. Il m’a lancé : «Alors, c’est toi le Magic ?» Il m’a également encouragé en me disant que des joueurs comme moi devaient être des exemples pour la jeunesse.
Entretien réalisé par Farid Aït Saâda
Bougherra félicité par la communauté musulmane à la mosquée de Glasgow
Comme de coutume, Madjid Bougherra s’est rendu vendredi matin à la mosquée de Glasgow afin d’accomplir la prière de l’Aïd-el-Adha. Quelle ne fut sa surprise, à la fin de la prière, de voir les fidèles faire la queue non seulement pour lui souhaiter une bonne fête de l’Aïd, mais aussi pour le féliciter après la qualification de l’Algérie pour le Mondial. Ce geste des musulmans de Glasgow l’a profondément touché. Il ne s’attendait pas à ce que la communauté musulmane se solidarise de la sorte avec lui.
Le drapeau algérien pénètre dans George Square
Après le match de Khartoum, la communauté algérienne en Ecosse est sortie fêter la qualification de l’Algérie. Les Algériens de Glasgow ont constitué un long cortège et, malgré une forte pluie, ont mis la musique algérienne à fond et ont défilé en klaxonnant et chantant à tue-tête.
Deux policiers ont failli arrêter les supporters
Selon la législation britannique, tout défilé ou rassemblement est soumis à autorisation. Les Algériens ont donc pris un grand risque en défilant. Arrivés à George Square, la place principale de la ville, deux policiers sont venus à leur rencontre pour les verbaliser. Fort heureusement, l’un des Algériens connaissait les deux policiers écossais en question. Il leur expliqué que c’était un défilé pacifiste afin de fêter une victoire en football. Ils ont été autorisés à s’en aller sans faire d’excès.
George s’en souviendra
Avant de quitter George Square, les Algériens ont accompli une première : accrocher le drapeau algérien sur le monument à l’effigie de l’ancien roi d’Angleterre. C’était la première de toute l’histoire qu’un drapeau algérien a pénétré ce haut lieu symbolique. C’est l’un des miracles de la victoire face à l’Egypte et de la qualification de l’Algérie pour la Coupe du monde.
Feux d’artifice à Dijon, derbouka et chants à Glasgow
Le retour de Madjid Bougherra en France et en Ecosse a été triomphal contre son gré. Sa famille, ses amis et des Algériens anonymes se sont associés pour créer une ambiance de fête à chacune de ses escales lors de son retour à Glasgow.
Une salle pour la fête à Dijon
En effet, alors qu’il était passé par Dijon pour prendre sa famille, il a été surpris de voir que des membres de sa famille et des amis avaient loué une salle pour célébrer son retour. Mieux même : il y a eu même des feux d’artifice et des fumigènes. Il était heureux, mais il n’est pas resté longtemps pour faire la fête car il devait rejoindre vite Glasgow, via Lyon et Paris. C’était déjà une marque de reconnaissance dans la ville où il est né après la reconnaissance vécue dans le pays natal de ses parents.
Une foule à l’aéroport de Glasgow
Arrivé à l’aéroport de Glasgow, une autre agréable surprise attendait Bougherra : des dizaines de supporters algériens (certains venus même d’Edimbourg) étaient là à l’accueil. Pourtant, le joueur des Rangers n’avait averti personne pour qu’il y ait un tel accueil, mais les Algériens ont pu avoir l’information sur l’horaire de son arrivée. L’aéroport de Glasgow, d’habitude calme, a connu une ambiance de kermesse : derbouka, chants et youyous pour accueillir le Magic algérien. Ce dernier a reçu beaucoup de fleurs et a été assailli de demandes de photos. Encore un peu et les supporters algériens l’auraient escorté jusqu’à chez lui !
La fille de Bougherra a défilé à Dijon
Même la fille de Madjid Bougherra, qui n’a pas encore 3 ans, a défilé dans les rues de Dijon. Elle a même chanté «One, two, three ! Viva l’Algérie» à son père au téléphone et dans les rues de la ville. Elle a également scandé avec les Algériens à l’arrivée de la famille à l’aéroport de Glasgow.
«Elle comprend que je suis footballeur»
Bougherra nous a expliqué que sa fille, en dépit de son jeune âge, est consciente que son père est un footballeur célèbre. «Elle comprend que je suis footballeur. Elle suit mes matches à la télévision et vibre comme un supporter», témoigne l’heureux papa.
N’est pas Magic qui veut
Alors que des gens essaient de discréditer Bougherra dans son club, il y a une vérité immuable : il reste très populaire. Ainsi, quand nous nous sommes présentés à la réception du centre d’entraînement pour dire que nous attendions Bougherra, le préposé nous dit, avec un grand sourire : «Ah, vous êtes venus pour Magic ?» Comme quoi, Magic reste Magic !
Un quart de jeu hier contre Aberdeen
Une semaine après son retour à Glasgow, Madjid Bougherra n’a pas encore obtenu la confiance pleine de son entraîneur, Walter Smith. Pour preuve, il n’a pas été titularisé hier contre Aberdeen en championnat d’Ecosse. Cela a coûté cher aux Glasgow Rangers puisque le champion d’Ecosse en titre a perdu 1-0. Bougherra a été incorporé durant le dernier quart d’heure, mais les carottes étaient déjà cuites.
Redknapp veut le prendre à Tottenham
En quête d’un défenseur central à cause des blessures récurrentes dont sont victimes les deux internationaux anglais Ledley King et Jonathan Woodgate, le manager de Tottenham, Harry Redknapp, compte faire une offre de 5 millions de livres aux Rangers pour l’acquisition de Madjid Bougherra. Pour rappel, Redknapp est celui qui avait ramené Nadir Belhadj à Portsmouth. Il compte profiter des nuages qui assombrissent actuellement les relations entre Bougherra et son club pour réaliser la transaction.
Envoyé spécial à Glasgow : Farid Aït Saâda